Dans un entretien donné à Easybourse, Étienne Gorgeon, directeur de la gestion taux et crédit au sein de Edmond de Rothschild Investment Managers (EDRIM), affirme : "on reproche aujourd’hui à l’Europe un manque de leadership politique. Heureusement que la BCE apporte un minimum de leadership. Je pense sincèrement que s’il n’y avait pas la BCE, la zone euro aurait réellement implosé". Concernant le cas la Grèce, il explique : "la logique devrait être pour l’Europe de laisser tomber la Grèce tout en la maintenant dans la zone euro". Extraits :
La BCE utilise sa politique de rachat pour amener les pays fragilisés à procéder aux réformes nécessaires ?
Si la BCE s’est mise à racheter massivement des titres d’emprunt italiens c'est en échange de l’engagement pris par Berlusconi d’assainir ses comptes par des mesures de rigueur budgétaire. Un plan d’une quarantaine de milliards d’économies a alors été voté. Deux jours plus tard, Berlusconi contredit son ministre des Finances lui signalant que le plan va beaucoup trop loin. De ce fait la BCE stoppe son programme de rachat. Le taux de refinancement de l’Italie grimpe de nouveau. Il s’en suit un plan beaucoup plus ambitieux et une accélération des rachats de la BCE. La politique de rachat de la BCE est une manière saine de mettre sous tutelle un Etat. C’est un moyen de pression qu’a l’institution européenne pour mettre les Etats devant leurs responsabilités. La BCE pourrait tout à fait réduire davantage les taux de refinancement de l’Italie et de l’Espagne en procédant à des rachats plus conséquents. Elle ne le fait pas pour être sure d’obtenir des gages de la part des politiques d’aller dans la bonne direction et parce qu’elle ne veut pas brûler ses cartouches trop vite trop fort.
Un autre moyen de rendre plus efficace cette politique menée par la BCE serait de laisser tomber la Grèce ?
La logique devrait être pour l’Europe de laisser tomber la Grèce tout en la maintenant dans la zone euro. L’idée étant que quand les gros ont faim, les petits meurent. Malheureusement l’Italie et l’Espagne sont bien plus importantes que la Grèce. Dans un environnement où la contagion se répand jusqu’aux gros pays sur lesquels il n’y a pas de justification pour qu’ils s’effondrent, alors un défaut ordonné de la Grèce s’impose. Tout l’argent prévu pour aider la Grèce, qui ne cesse de s’enfoncer dans la récession et qui rencontre de véritables problèmes administratifs ; les 109 milliards auxquels on ajoute la capacité du fonds de stabilisation ; devraient être mobilisés pour renforcer le secteur bancaire et recapitaliser la Banque centrale européenne pour l’aider à continuer à jouer son rôle d’arme de dissuasion en achetant dans le marché des emprunts d’Etat italiens et espagnols pour définitivement caler le marché. C’est une question d’allocation et de volonté politique.
Si la BCE s’est mise à racheter massivement des titres d’emprunt italiens c'est en échange de l’engagement pris par Berlusconi d’assainir ses comptes par des mesures de rigueur budgétaire. Un plan d’une quarantaine de milliards d’économies a alors été voté. Deux jours plus tard, Berlusconi contredit son ministre des Finances lui signalant que le plan va beaucoup trop loin. De ce fait la BCE stoppe son programme de rachat. Le taux de refinancement de l’Italie grimpe de nouveau. Il s’en suit un plan beaucoup plus ambitieux et une accélération des rachats de la BCE. La politique de rachat de la BCE est une manière saine de mettre sous tutelle un Etat. C’est un moyen de pression qu’a l’institution européenne pour mettre les Etats devant leurs responsabilités. La BCE pourrait tout à fait réduire davantage les taux de refinancement de l’Italie et de l’Espagne en procédant à des rachats plus conséquents. Elle ne le fait pas pour être sure d’obtenir des gages de la part des politiques d’aller dans la bonne direction et parce qu’elle ne veut pas brûler ses cartouches trop vite trop fort.
Un autre moyen de rendre plus efficace cette politique menée par la BCE serait de laisser tomber la Grèce ?
La logique devrait être pour l’Europe de laisser tomber la Grèce tout en la maintenant dans la zone euro. L’idée étant que quand les gros ont faim, les petits meurent. Malheureusement l’Italie et l’Espagne sont bien plus importantes que la Grèce. Dans un environnement où la contagion se répand jusqu’aux gros pays sur lesquels il n’y a pas de justification pour qu’ils s’effondrent, alors un défaut ordonné de la Grèce s’impose. Tout l’argent prévu pour aider la Grèce, qui ne cesse de s’enfoncer dans la récession et qui rencontre de véritables problèmes administratifs ; les 109 milliards auxquels on ajoute la capacité du fonds de stabilisation ; devraient être mobilisés pour renforcer le secteur bancaire et recapitaliser la Banque centrale européenne pour l’aider à continuer à jouer son rôle d’arme de dissuasion en achetant dans le marché des emprunts d’Etat italiens et espagnols pour définitivement caler le marché. C’est une question d’allocation et de volonté politique.
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