lundi 22 novembre 2010

La révolution bancaire de Cantona fait florès


En entretien vidéo entre Presse Océan et l'ancien joueur de football et demi-dieu macunien Éric Cantona enregistré le 8 octobre 2010 fait réagir les Français... et le quotidien anglais The Guardian. Mais plus que les médias, c'est un véritable mouvement citoyen nommé Bankrun 2010 qui s'est mis en place ! Sur Bankrun2010.com, un appel relayé par Facebook, donne le ton : "le 7 décembre, retirons notre argent des banques !" La véritable seule révolte selon Éric Cantona et, donc, les initiateurs de Bankrun 2010.

Retour à la genèse de cette initiative avec la fameuse vidéo d'Éric "kung-fu fighting" Cantona :



L'appel de Bankrun 2010 est plutôt clair et lucide sur un point : les responsables politiques sont des larbins à la solde des systèmes bancaires. Barack Obama en est la lumière illustration, Nicolas Sarkozy a de quoi le talonner (sans jeu de mots).

Nos responsables politiques ne peuvent à la fois répondre aux intérêts des marchés financiers et à ceux des citoyens. Aussi, il est grand temps de leur rappeler au service de qui ils ont été élus.

Puisque les grèves et les manifestations ne servent plus à rien, puisque quoi que nous fassions, nous ne sommes pas entendus, et puisque quoi qu’ils fassent, nous ne sommes pas consultés, nous avons décidés de frapper le système dans son organe le plus vital- LE SYSTÈME BANCAIRE.

Cet appel, très juste pour constater un état des lieux, est-il crédible ? En tout cas, il en dit long sur le ras-le-bol intégral de citoyens lambdas, sur la détresse ambiante (et réelle) et, surtout, sur l'opiniâtreté suicidaire à ne pas seulement prononcer le mot de Cambronne (ou d'Alfred Jarry !) au détour de la conversation ou d'une manifestation aux côtés de blaireaux syndicalistes (membres du club Le Siècle pour certains , comme Bernard Thibault), mais la volonté littérale de "semer la merde". Un bon terreau, c'est bien connu.

Voici le conclusion de l'appel de Bankrun 2010 :

Nous, les héritiers du chaos, nous avons un monde à reconstruire. Un monde où le travail ne sera plus vécu comme un asservissement, et l’absence de travail comme un drame, parce que nous aurons su repenser la manière dont l’homme de demain assurera sa survie, son éducation, son bien-être et ses vieux jours.

Nous invitons tous ceux qui veulent nous suivre sur cette voie - y compris vous, chers journalistes - à dépasser leurs peurs de l’inconnu et à poser les premières pierres pour la construction du système qui remplacera celui-ci et qui, avec ou sans nous, finira par s’écrouler, quand il nous aura tout pris. Nous préférons ne pas attendre que nous en soyons arrivés-là où pire encore, que pour sauver l’économie, une guerre de plus soit déclarée.

Nous remercions le footballeur Éric Cantona de nous avoir insufflé cette idée. Nous l’avons pris au mot. Les dés sont jetés. L’avenir nous dira si nous avons eu raison.

Nous verrons dans quelques semaines ce qu'il en est de ce mouvement. Une émanation de gauchistes trentenaies épatés par Fight Club de David Fincher ? Lecteur de Karl Marx et de Jean-Claude Michéa ? Post-situationniste reconverti dans l'agit-prop bancaire ? Défenseur du crédit social prôné par Ezra Pound ? Fan déçu de Canto qui veulent le réhabiliter après une carrière cinématographique moyenne ? Wait and see.

Quand les mouettes suivent le chalutier, c'est parce qu'elles pensent qu'on va leur jeter des sardines.

mardi 9 novembre 2010

La Californie emprunte 40 millions de dollars par jour au gouvernement


Selon Zero Hedge, via un article du Los Angeles Times, la Californie emprunte 40 millions de dollars par jour au gouvernement fédéral, rien que pour payer les assurances chômage... Sachant que la Californie doit déjà 6,8 milliards au gouvernement et se trouve dans une situation d'insolvabilité totale, on voit mal comment elle pourrait rembourser cet argent. Banqueroute totale.

Zero Hedge suggère de mettre en place un nouvel "assouplissement quantitatif" (QE3) dédié aux dettes municipales. Aïe ! C'est bien la fin programmée de l'État Providence américain.

Fitting in perfectly with the previous article by Ron Paul suggesting the dissolution of the US welfare state, we now read that insolvent California is borrowing $40 million each day from the Federal government to pay for unemployment insurance. And while we won't comment on the ethics of all of America paying for one insolvent state's unemployment problems, what does need to be highlighted is that California, which already owes $8.6 billion to the government will have to cut a check for $362-million to Washington by the end of next September. As California, as pointed out earlier, is insolvent, it will never make this payment. Which means that we now have a timeline of when the Fed will start bailing out bankrupt states, and that QE3 will next focus monetizing on municipal debt.

lundi 8 novembre 2010

L'Adam Smith Institute et la menace monétaire QE2

Anthony J. Evan, professeur associé d'Économie à l'ESCP Europe Business School et membre du think tank libéral brtiannique Adam Smith Institute a publié un article sur "la menace de l'assouplissement quantitatif 2" ("the threat of QE2"), c'est à dire la décision d'augmenter sa masse monétaire dans le but hypothétique d'améliorer sa croissance économique.

Anthony J. Evans commence par souligner l'échec de l'assouplissement quantitatif de 2008 :

And so it comes to pass : the perceived failure of quantitative easing to deliver economic growth has led to calls for even more quantitative easing. The puzzled public are caught between the mounting shrieks of ‘if at first you don’t succeed… but this time with conviction’ on the one hand, and ‘only a fool makes the same mistake twice…’ on the other. I don’t intend to settle this debate – declaring it ‘right’ or ‘wrong’ oversimplifies what is a complex issue. But there are some important points that are worth emphasising.

Il donne ensuite une définition de l'assouplissement quantitatif (c'est-à-dire battre monnaie). Problème qui s'est passé en 2008 lorsqu'il a fallu renflouer les banques : le pays ne souffrait pas vraiment d'un problème de liquidité à court-terme mais d'un problème plus profond de solvabilité.

Firstly, let’s confront terminology. QE is not exotic or new – it is just printing money. Even if it has the best intentions to not let it escalate into hyperinflation, the Bank of England buying assets on the secondary market is essentially a gradation of the policy that Mugabe’s government has unleashed in Zimbabwe. One arm of government is buying up the debt of the other. We can pretend that those two arms are separate, but that illusion is becoming harder to maintain by the day.

Finding the right solution to the current economic challenges depends on correctly identifying the actual problem. Consider the issue of bank bailouts. The original reason for having a lender of last resort was to provide emergency liquidity during a bank ‘panic’ and to help unwind unsound banks so that they wouldn’t pose a systemic risk. As time has passed since the first round of QE1 we have realised that it wasn’t merely a short-term liquidity problem, but a fundamental one of solvency. This cannot be cured with a quick gush from the monetary spigot, and direct bailouts merely obscure the distinction between liquidity and solvency problems further.

Indeed, attempts to do so exacerbate the paralysis of the economy. Policies like QE increase regime uncertainty and generate systemic instability. They have the potential to make matters worse, and ignore the fact that you cannot buy confidence. The Bank for International Settlements – one of the few organisations that foresaw large elements of the financial crisis – warns about the upside risk of continued low interest rates. Systemic misallocation of capital (including human capital) remains. Excessive risk-taking remains. Over-leveraged balance sheets remain. Volatile capital flows remain. We know that we still don’t know the amount of toxic debt in the economy, so not only are the conditions that led to the crisis still at work, but they are growing as time passes.

Les préconisations d'Anthony J. Evans : l'investissement et la dérégulation du marché du travail.

For free market economists, there is a positive programme for laissez-faire. Firstly, economic recovery will only come when we begin to rebuild the capital stock through investment. And rather than recapitalise the banks through taxpayer bailouts, it can be done through an increase in voluntary savings. Secondly, the recession itself is a sign that markets are adjusting, and that entrepreneurs are engaging in the recalculation that is required to understand which plans were unprofitable and where capital should be reallocated. Allowing relative prices to adjust as quickly as possible, reducing labour market rigidities, and improving labour mobility will all help with this. These policies are independent of the social safety nets that prevent such adjustments degenerating into long-term unemployment and stagnation, and no one would argue that the recoveries are painless. But it is better to confront the realities of life to allow a recovery to take place than attempt to maintain the economy in a permanent frozen state.

To be sure, such policies will not return us to the euphoria of 2008, but they will generate a platform for genuine and sustainable economic growth. There is an alternative to more QE.


Lire l'article complet d'Anthony J. Evans : "The Threat of QE2".

dimanche 7 novembre 2010

Spéculer sur la pluie ? Oui, c'est possible


Information France24 : depuis le 31 octobre, la Bourse de Chicago permet de spéculer sur la pluie. Plus exactement, il est possible de parier sur la hausse ou la baisse des précipitations dans neuf grandes villes aux États-Unis (comme New York, Chicago, Portland ou encore Detroit).

Cette place boursière – la deuxième plus grande des États-Unis en ce qui concerne les contrats à terme – justifie ce choix surprenant par les risques accrus des variations climatiques. "Un grand nombre d’industries, de l’agroalimentaire au divertissement, dépend des conditions météorologiques", explique Tim Andriesen, directeur des investissements alternatifs à la bourse de Chicago.

Des contrats sont établis en fonction des prévisions de pluie, sur une certaine période, à un terme donné. Plus il y aura de précipitations, plus le contrat se vendra cher. De leurs côtés, les investisseurs et boursicoteurs de tout poil peuvent parier sur une hausse ou une baisse des intempéries, entre le moment où le contrat est émis et celui où il arrive à échéance. Si l’objet du contrat sort de l’ordinaire, la spéculation, elle, reste donc la même que pour n’importe quel produit financier.

Spéculer sur le chômage

La bourse de Chicago n’en est pas à son coup d’essai météorologique. La pluie viendra en fait boucler la boucle de son offre climatique. Jusqu’à présent, il était déjà possible de spéculer sur les ouragans, les chutes de neige et le gel.

Mais les averses et autres phénomènes climatiques ne sont pas les seuls produits insolites prisés des spéculateurs. Les routes commerciales, notamment le prix du transport de frêt par bateau, sont déjà depuis quelques temps présentes sur certains marchés de contrat à terme.

La possibilité de spéculer sur la réussite ou non d’un film a même fait l’objet d’un amendement à la réforme du système financier américain en juin dernier. Le texte final interdit ce genre de spéculation, alors que la commission américaine pour les produits financiers l’avait autorisé quelques semaines auparavant…

Enfin, à la Bourse de Chicago, il est également possible de parier sur les variations mensuelles du taux de chômage aux États-Unis… Une statistique particulièrement sensible en ces temps de crise, que la place financière a rangé pudiquement sous l’appellation "événement économique".

vendredi 5 novembre 2010

Le "socialiste" Strauss-Kahn vend l'Europe à Goldman Sachs

Ceux (rares, évidemment) qui doutaient du "socialisme" de Dominique Strauss-Kahn (un lumpen-prolétaire officieusement en lice pour la présidence française de 2012) sont servis ! Le Fonds Monétaire International (FMI), agence d'intérêt public bien connue, a annoncé le 2 novembre dans un communiqué la nomination à la tête de son département Europe d'un économiste portugais et ancien dirigeant de la banque Goldman Sachs, Antonio Borges. Une information passée presque inaperçue dans les médias français. Pourquoi ? Goldman Sachs, banque d'affaires irréprochable, serait-elle suspecte ? Certainement pas... Demandez aux Grecs les bienfaits de Goldman Sachs pour leur économie. Ils vous répondront de bon cœur !

Antonio Borges : aucun lien de parenté avec Jorge Luis Borges, ce génie.

D'autant plus étrange est l'absence de réaction de personnalités politiques européennes. Du ministre de l'Économie français Christine Lagarde, par exemple.

Voici le CV d'Antonio Borges, et le commentaire subtil de Dominique Strauss-Kahn, le futur sauveur de l'Europe (et de l'émancipation des femmes) :

Il est depuis 2008 le président du Hedge Fund Standards Board, une organisation londonienne qui veille au respect de bonnes pratiques par une cinquantaine de fonds spéculatifs.

Auparavant, il avait été pendant huit ans (2000-2008) l'un des dirigeants de Goldman Sachs International, la filiale européenne de la banque d'affaires américaine implantée dans la City de Londres.

Cette filiale est celle qui, en 2000 et 2001, avait passé un contrat sur des transactions en devises ayant permis à la Grèce d'obtenir des liquidités sans les faire apparaître dans les comptes publics comme un emprunt, en échange de recettes fiscales futures.

La Grèce, dont le déficit budgétaire allait se dégrader fortement dans les années suivantes, s'est vu accorder en mai ce qui pourrait devenir le plus grand prêt jamais versé par le FMI, de quelque 30 milliards d'euros.

Dans son pays, M. Borges fut gouverneur adjoint de la Banque du Portugal entre 1990 et 1993.

Il a suivi également une carrière universitaire. Après un doctorat de Stanford, il a enseigné non seulement dans cette université californienne, mais aussi à Lisbonne et à Porto, à Londres, et à l'INSEAD de Fontainebleau.

"M. Borges apporte une combinaison remarquable d'expériences dans les secteurs public, privé et universitaire, et a prouvé ses compétences stratégiques et d'organisation en tant que dirigeant", s'est félicité Dominique Strauss-Kahn.

Chaos économique et social en Irlande


Ça sent de plus en plus le chaos en Irlande. L'année 2011 s'annonce même explosive.

Brian Lenihan, le ministre des Finances irlandais, a annoncé le 4 novembre les prémisses de son futur plan de rigueur dont le but est d'économiser près de 6 milliards d'euros en 2011 et de réduire les dépenses de l'Etat de près de 10 %. L'Irish Independant évoque un "bain de sang de 6 milliards d'euros" ! A long terme, l'Irlande doit économiser 15 milliards d'euros sur une période de 4 ans afin de réduire son déficit de 32 %, record dans la zone euro, à 3 % en 2014. Les détails du budget seront précisés le 7 décembre prochain.

Un projet ambitieux (et impossible à réaliser) salué par la Commission Européenne.

Le plan de rigueur a, d'une certaine manière, déjà commencé. Le HSE, Health Service Executive (l'administration de la Santé), a annoncé un plan destiné à "encourager" plusieurs milliers de son personnel à accepter un licenciement volontaire ou un départ à la retraite anticipé.

Pendant ce temps-là, le 3 novembre, 25.000 étudiants irlandais ont manifesté dans les rues de Dublin pour protester contre une augmentation du coût d'entrée dans les universités - passant du simple au double. La manifestation s'est d'ailleurs terminée avec des violences et des clashes entre la police et une poignée d'entre eux. Le syndicat des étudiants a reproché à des groupes de gauche d’être à l’origine de "violences destructrices et anti-sociales".


Manifestation des étudiants devant le ministère des Finances, à Dublin, le 3 novembre.

La Banque Centrale Américaine veut surveiller les bulles spéculatives ?


Annonce officielle du 4 novembre : la Banque Centrale Américaine (FED) a créé un nouveau bureau chargé de repérer les bulles spéculatives avant qu'elles ne provoquent des crises financières. L'Office of Financial Stability Policy and Research sera dirigé par Nellie Liang, une économiste du conseil de la FED qui a participé activement à élaborer la réponse de la banque centrale à la crise financière. Voir le CV de Nellie Liang ici.

"Le bureau coordonnera et développera les initiatives de son équipe en vue d'identifier et d'analyser les risques potentiels pour le système financier et l'économie dans son ensemble, y compris par la surveillance des prix des actifs, des dettes, des flux financiers et d'autres indicateurs de risque de marché". En outre, ce nouvel organe "apportera sa contribution à la surveillance des grands établissements financiers".

Question à 1 million de dollars : peut-on prendre cette initiative au sérieux ?

La Chine et l'Europe clashent la Banque Centrale Américaine


La Tribune fait le point sur les réactions internationales suite à la décision de la Banque Centrale Américaine (FED) de soutenir l'activité économique en achetant pour 75 milliards de dollars de bons du Trésor américain jusqu'à fin 2011 soit un volume historiquement élevé de 600 milliards de dollars. Si l'Europe murmure un semblant d'embarras du bout des lèvres, la Chine hausse carrément le ton.

La Chine somme carrément la Fed et Washington de s'expliquer sur cette décision. La monnaie chinoise, le yuan ou renminbi (RMB), est alignée sur le dollar mais elle est estimée du coup très sous-évaluée et Pékin est sous pression pour la réévaluer, ce qu'elle ne fait qu'à très petite dose.

En Europe aussi (l'euro a bondi à 1,43 dollar ce 5 novembre), on fait grise mine d'autant que la BCE, la Banque centrale européenne, maintient elle une politique de rigueur pour faire face aux faiblesses de certains pays de la zone (Grèce, Irlande, Portugal...).

La ministre française de l'Économie Christine Lagarde a elle aussi regretté le 4 novembre dans un entretien au Wall Street Journal que l'euro "porte le poids" de la décision de la Fed. "Je ne suis pas en train de porter un jugement sur l'assouplissement quantitatif américain. Mais cela montre le besoin impératif de repenser le système monétaire international et les mécanismes de coopération", a-t-elle ajouté.

Faillite du studio mythique MGM !


La Tribune de Genève : la MGM se trouve au bord du gouffre. Les studios hollywoodiens se sont déclarés en faillite le 3 novembre. Il s’agit cependant là d’une manière de se protéger. Un plan d’apurement des dettes reste possible. Les créanciers ayant approuvé ce dernier, il appartient aux tribunaux de déclarer si le projet est valable. Ils ont trente jours pour dire oui ou non. De toute manière, il y aurait un repreneur. Cet acheteur, apparemment inimical, serait le milliardaire Carl Icahn.

Si la firme au lion s’écroule, ce sera la fin d’une aventure extraordinaire. En 1917, l’immigré Louis B. Mayer créait la Metro. Il produisait ses premières superproductions dès 1921. Citons pour cette époque «les Quatre cavaliers de l’Apocalypse». En 1924, la Metro fusionnait, sous l’égide de Marcus Loew avec la Goldwyn et la Mayer, une seconde société possédée par Louis B. C’était le grand début. Le triomphe mondial de Ben-Hur, en 1926, assurait son assise.

Apothéose dans les années 30 et 40

Dans les années 30 et 40, sous l’inamovible direction de Louis B., que seconda un temps le brillant Irving Thalberg, la MGM domina littéralement Hollywood avec une politique de prestige et l’habitude de prendre les plus grandes stars sous contrat exclusif. Les premières failles apparurent vers 1950 au moment du démantèlement. Une loi obligea alors les compagnies de production à se séparer de leurs salles de cinéma. Une fragilisation certaine sur le plan financier.

L’échec ruineux, en 1957, de L’arbre de vie, conçu comme un nouvel Autant en emporte le vent, creusa la seconde brèche. La compagnie dut renoncer à deux de ses spécialités: les dessins animés et les comédies musicales. Un second Ben-Hur, en 1959, la remit cependant en selle. Dès le milieu des années 60, elle n’eut cependant plus de projet artistique du tout. Impossible désormais de distinguer un produit MGM d’un autre de la Fox ou de la Warner.

Ava Gardner, actrice MGM.

Un mythe qui perdure

Ballottée, indéfiniment rachetée par un nabab, puis par une autre, la compagnie a longtemps valu par son catalogue ancien. Il s’agit aujourd’hui d’une coquille à peu près vide. Mais le mythe reste là, avec son lion rugissant et son inscription latine. Ars Gratia Artis. Tout un programme…

mercredi 20 octobre 2010

Les ordinateurs et la FED ont détruit le marché boursier


Zero Hedge relaie aujourd'hui un essai de l'analyste financier Nicholas Colas qui affirme sans ambages que les ordinateurs et la Banque centrale américaine (FED) ont détruit le marché boursier. Dans la ligne de mire : la pratique des transactions à haute fréquence (high frequency trading - HFT). Rappelons que la transaction à haute fréquence, principalement utilisée par les grandes banques et les hedge funds, repose sur l’utilisation d’ordinateurs extrêmement rapides. Ces ordinateurs scannent des dizaines de places financières en même temps et transmettent des millions d’ordres en quelques secondes. Cette pratique, totalement informatisée par des algorithmes, peut créer des mini-crack en quelques secondes, comme le 28 septembre 2010.

Comme alternative à ce marché boursier totalement biaisé par des titres arbitrairement manipulés par des ordinateurs, Nicholas Colas pronostique un bel avenir pour le "private equity", c'est-à-dire les titres financiers de sociétés qui ne sont pas cotées sur un marché.

Voici donc, en version anglaise, le rapport de Nicholas Colas.

From DLJ to HFT, and Beyond

Successful equity investing has always centered on “information arbitrage,” a fancy way of saying that in order to make reliable returns you need to know something that the market doesn’t. For much of the last 50 years that information has been largely fundamental in nature, unearthed by investors speaking directly to company managements, experts in the field, analysts who cover the stock, and other resources that provide actionable information. The last decade has seen a dramatic shift away from stock trading based on such efforts to High Frequency Trading, with HFT now dominating daily trading volumes in U.S. stocks. We don’t think that is necessarily sustainable, if only because this dynamic does not directly address the most basic function of a capital market – to allocate a scarce resource (capital) to its best possible use (companies that merit it). The way back to a fundamentally driven market will have to come from a renaissance of active investing, and we think P/E company takeouts of undervalued companies and small cap growth investing will likely represent the beachheads for this change.


It is tough to nail down the exact start of any important trend, but in my book modern sell-side research started in the mid 1950s when Bill Donaldson, Dan Lufkin and Dick Jenrette met at Harvard Business School and decided to form a company. DLJ was founded on the idea that excellent stock research opened doors across the investment banking landscape, from institutional customer order flow to corporate underwriting to high net worth brokerage. At the time investment analysts at sell-side firms were not especially well-paid or respected, but DLJ brought them front and center. As a strategy, it worked well enough that eventually most of their larger competition followed along, and a “Star system” of analysts with supporting teams dominates sell side research to this day.

The analog on the buy side is most likely Fidelity’s research department generally and legendary manager Peter Lynch specifically. Back in the 1970s and 1980s Lynch took the Magellan Fund from $18 million in assets to +$10 billion on the back of consistently excellent performance. The analyst team that stood behind Lynch did deep fundamental work on hundreds of companies and spoke to literally every management team on a quarterly basis if they held the stock or had an interest in making an investment. Fidelity’s research department regularly had – and still does, for that matter – its pick of the litter from any business school in the country.

It feels like a long way from DLJ and the Magellan Fund to now, as the majority of daily trading volume today is focused on opportunities that may not last longer than the blink of an eye. While the phrase “High Frequency Trading” is the popular catch-all term for this type of money management, there are several actual styles of HFT. Some seek to arbitrage Exchange Traded Funds and their underlying stock constituents and lock in risk-free profits from fleeting anomalies in price. Others just keep tabs on the myriad places where stock trades are executed – exchanges, alternative trading venues, broker owned pools of the liquidity and the like – and looks for quick buy/sell opportunities. And yes, some look for the tell tale signs of large blocks of stocks in order to trade ahead of those executions.

While HFT has its share of detractors and the May 6th flash crash seems to have only added fuel to their criticisms, I think it is also safe to say that the current market structure for trading stocks in the U.S. is not going to materially change in the near future. Everyone from the Securities and Exchange Commission to countless market observers have had their bite at this apple, and unless there is another violent intraday swing we doubt there is much appetite for revisiting the model of listed stock trading in the U.S. for at least the next 2-3 years (the next time there may be a change in the Executive Branch).

The story doesn’t end here, however, since a marketplace where the majority of trading is unrelated to long term fundamentals seems to me to be inherently unsustainable over the long term. I am the first to admit that the old model, with market makers/specialists and buy/sell side analysts had its own set of conflicts and problems. Analysts get things wrong (witness the 1990s tech bubble) and specialists/market makers can certainly get too greedy. But the fact that the majority of trading was motivated by fundamental analysis at least fulfilled the basic purpose of capital markets to attempt to allocate capital to its best possible use. If you agree it is unlikely that the SEC or other regulatory agency is going to curtail HFT, then the only way to reestablish the dominance of fundamentally driven stock prices is to have money flow into investment products that feature human decision making at the core of the investment process. Performance is the one thing guaranteed to get investors excited about active investing, so here are two investment approaches that stand a chance of leveraging the current environment and performing well enough to draw new capital.

  • Looking for private equity takeout candidates. One of the outcomes of a heavily HFT focused capital market seems to be lower-than-normal P/E ratios. A handful of stocks might buck this trend – mostly super-cap technology companies – but there does appear to be a strong correlation between the increasing share of HFT trading volumes and declining P/Es over the last 5-10 years. Whether this is correlation or causation is less relevant than the question, “Does this make for an opportunity?”
  • Private equity takeouts represent a pathway where listed stock markets can travel back to fundamental reality. There is no HFT in private equity land. These firms buy the whole company, operate it, hopefully grow and improve it, and then sell it. So they do their homework very carefully and try to only swing at “fat pitches” of companies with real opportunity and a cheap valuation. Stable and rising cash flow is the hallmark of a good PE story, as well as the possibility of international growth and industry consolidation. HFT strategies don’t have much of a clue about any of these factors, of course, and don’t hold stocks long enough to close valuation gaps to private company valuations. Human investors do.
  • Small cap growth investing. Make no mistake – HFT exists among all market capitalizations, from micro cap to the largest of names in the S&P 500. The smaller end of the cap spectrum, however, has far more potential growth associated with it. Somewhere among these companies sits the “next big thing” that is currently undervalued. HFT strategies are unlikely to find these opportunities; human analysts have a much better chance if they can separate the proverbial wheat from the chaff.

I’ll make two other points to close out this note.

  • The first is that both our P/E and small cap points work in both directions relative to what will pull the market back towards fundamental versus HFT dominated trading. If we don’t see more private equity transactions or small cap outperformance, it may well be because the dynamics of HFT trading domination is actually overstating real values. That’s a disturbing possibility, if only because U.S. stocks have already seen a lost decade of performance.
  • The second point worth a mention is that HFT trading is far from the only factor generating non-fundamental trades for U.S. equities. It is too large a topic fully describe in this note, but the Federal Reserve’s monetary stimulus and essentially zero interest rate policy clearly has a role in asset allocation. When bonds pay very little, money flows into stocks and given the popularity of index-based investment products this also has the effect of allocating capital on other than fundamental terms.

mardi 19 octobre 2010

Etude: la perte de confiance des Occidentaux envers les banques

Paul Verna, analyste pour eMarketer.com relaie dans sa tribune "In institutions we trust... or not" que selon l'institut de sondages Edelman, la confiance des citoyens envers les institutions bancaires et financières a baissé entre 2007 et 2010... sauf en Inde et en Chine !

Comme on le voit sur le graphique reproduit ci-dessous, (cliquez dessus pour agrandir) la perte de confiance la plus conséquente (et qui n'étonnera personne) a eu lieu aux États-Unis : de 68 à 29 % de confiance. Soit une perte de 39 points ! En Europe, l'écart est également conséquent : 20 points au Royaume-Uni, 17 points en Allemagne et 16 points en France.

A noter que le rapport d'Edelman date du 26 janvier 2010.

lundi 18 octobre 2010

La publicité bancaire (stupide) de l'année

On en voit vraiment de belles dans le monde de la publicité... En ce moment, la palme revient à iForex qui n'a honte de rien :

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Autre pépite :

"Si vous le pouviez, voudriez-vous trader avec 40.000 € ?"

J'hésite à me procurer le "guide PDF" !

Ces banques qui financent la politique américaine


Selon La Tribune, quatre banques figurent parmi le top 10 des plus gros contributeurs à la vie politique américaine : Goldman Sachs, Citigroup, JP Morgan et Morgan Stanley. Sachant que les deux premières banques citées sont sur le podium. Est-ce le moment d'aborder la délicate question de l'indépendance du gouvernement américain vis-à-vis des banques ? A l'heure où Barack Obama est critiqué pour être le "larbin de Wall Street" alors qu'il tergiverse à signer ou pas la loi H.R 3808 ?

1) AT&T (téléphonie mobile)
2) Goldman Sachs : 36,7 millions de dollars versés aux hommes et partis politiques ces vingt dernières années. Des dépenses qui ont tendance à fortement augmenter ces dernières années. Ce sont les candidats démocrates qui profitent le plus de cette générosité.
3) Citigroup : 27 millions de dollars versés depuis 1989, sans préférence particulière entre démocrates et républicains. La banque new-yorkaise a dépensé 5 millions de dollars lors des élections de 2008. Mais cette année, sa situation financière la contraint à être moins active.
4) UPS (logistique)
5) Altria (ex-Philippe Morris)
6) Microsoft
7) JP Morgan : la deuxième banque américaine par les actifs a contribué à hauteur de 20,3 millions de dollars au cours des vingt dernières années. JP Morgan finance notamment les campagnes de Richard Shelby, le chef de file des républicains au sein de la commission bancaire du Sénat.
8) Time Warner
9) Morgan Stanley : la deuxième banque d'affaires a versé 19,8 millions de dollars depuis 1989. L'établissement a distribué 3 millions l'an passé, notamment à Harry Reid, le leader de la majorité démocrate au Sénat.
10) Lockeed Martin (armement)

samedi 16 octobre 2010

La fiscalité prônée par la commission Attali

Jacques Attali dans toute sa splendeur.

La commission Attali a rendu le 15 octobre à Nicolas Sarkozy son second rapport, après celui de janvier 2008. Lire le rapport complet ici. La "proposition 10" du rapport étudie les moyens de mettre en place une "fiscalité de croissance". TVA sociale et adoption de la taxe carbone sont au menu.

Pour réduire la dette autour de 60%, il faudra, au-delà de l’effort fiscal nécessaire pour ramener le déficit à 3% en 2013, mettre en œuvre progressivement une véritable fiscalité de la croissance fondée sur quatre principes directeurs :

- rendre la fiscalité plus juste, en poursuivant un double objectif de valorisation du travail et de réduction des inégalités ;
- mobiliser des assiettes qui pénalisent le moins possible l’activité et l’emploi. Cela implique d’alléger la pression fiscale sur les facteurs de production (travail et capital) en transférant la charge fiscale sur d’autres assiettes ; en privilégiant l’élimination des pollutions et des rentes ;
- rendre la fiscalité simple et lisible. C’est la condition d’un système de prélèvement démocratique, transparent, intelligible, moins propice à la fraude et à la défiance ;
- rapprocher progressivement le taux de prélèvements obligatoires de la moyenne des partenaires européens.

Plus précisément :
- mettre en place une TVA sociale, selon les recommandations pour l’emploi explicitées plus loin dans le rapport ;
- renforcer la fiscalité écologique, par la mise en place d’une taxe carbone, explicité dans la seconde priorité de long terme sur la préservation de l’environnement et la gestion des ressources rares ;
- taxer les rentes injustifiées, telles celles dont bénéficient les propriétaires fonciers en phase de hausse des prix des terrains et de l’immobilier.

vendredi 15 octobre 2010

Rémunérations des PDG français : beaucoup de fric


Classement L'Expansion : les entreprises cotées dans lesquelles l'État est actionnaire n'ont pas été épargnées par la crise. Leurs bénéfices ont chuté de 68,8% en 2009. Leurs PDG, en revanche, n'ont pas trop souffert : leur rémunération annuelle dépasse aisément le million d'euros.

1) Gérard Mestrallet (GDF Suez) : 3,33 millions d'euros
2) Jean-François Cirelli (GDF Suez) : 2 millions d'euros
3) Pierre Mariani (Dexia) : 1,8 million d'euros
4) Didier Lombard (France Telecom) : 1,58 million d'euros
5) Jean-Paul Herteman (Safran) : 1,5 million d'euros
6) Carlos Ghosn (Renault) : 1,2 million d'euros
7) Anne Lauvergeon (Areva) : 1,12 million d'euros d'euros
8) Pierre Gadonneix (EDF) : 1,11 million d'euros
9) Pierre Henri Gourgeon (Air france-KLM) : 900.000 euros
10) Louis Gallois (EADS) : 900.000 euros
11) Gilles Benoist (CNP Assurances) : 899.000 euros
12) Luc Vigneron (Thales) : 716.604 euros
13) Pierre Graff (Aéroports de Paris) : 560.367 euros
14) Francis Mer (Safran) : 400.000 euros
15) Jean-Cyril Spinetta (Air France-KLM) : 315.819 euros
16) Henri Proglio (EDF) : 153.677 euros

jeudi 14 octobre 2010

Loi des finances en France : l'Etat a trouvé la bonne poire

Bon baiser du gouvernement.

Selon La Tribune, l'État français, endetté par plusieurs décennies d'incompétences et de gaspillages (qui explosent aisément ceux de l'Ancien Régime monarchique), a trouvé la bonne poire pour tenter d'éponger les intérêts de la dette... (roulements de tambour) ... La Commission des Finances à l'Assemblée nationale a adopté la nuit du 13 au 14 octobre un amendement UMP proposant d'augmenter de 9 euros les amendes pour stationnement impayé.

Les infractions simples au Code de la Route risquent d'être prochainement plus sévèrement punies. La commission des Finances de l'Assemblée nationale a en effet voté dans la nuit de mercredi à jeudi un amendement qui prévoit de faire passer les amendes de première catégorie de 11 à 20 euros, soit un bond de 82%....

"Cette majoration entraînera un surcroît de recettes de 382 millions d'euros pour l'État, si le nombre d'amendes reste constant", écrit le rapporteur général du Budget, Gilles Carrez (UMP), dans ledit amendement au projet de budget 2011. Une somme sensée neutraliser "la correction du périmètre des concours aux collectivités locales" dans le solde du budget général. En clair, cette hausse ne profitera pas qu'à l'État.

Reste à voir si les parlementaires maintiendront ou non cet amendement. L'examen du projet de loi de finances 2011 débute la semaine prochaine à l'Assemblée nationale.

mercredi 13 octobre 2010

De l'utilisation de Google Trends pour évaluer la crise économique


La technologie et l'utilisation des instruments statistiques de Google n'ont plus de limites ! La preuve nous est donnée par Zero Hedge. Aux États-Unis, le Bureau National de Recherches Économiques (NBER) avait annoncé la fin de la récession économique en juin 2009. Hélas, en utilisant Google Trends pour étudier l'évolution des requêtes du type "ticket alimentaire", "cherche travail", "chômeur" ou "sécurité sociale", le NBER s'est rendu compte que la récession était loin d'être terminée. Voir la courbe (la verticale rouge délimite le mois de juin 2009) :

Une telle étude statistique aura-t-elle lieu en France ? Avec une étude comparative par pays de l'Union européenne, peut-être ?

Record des rémunérations à Wall Street en 2010 !


Alors que le Medef anglais appelle à un cessez-le-feu bancaire sur les bonus, histoire de ne pas s'attirer les foudres de la populace ignare et méprisable, le Wall Street Journal indique que l'industrie financière de Wall Street devrait consacrer plus de 144 milliards de dollars aux rémunérations cette année, soit 4 % de plus qu'en 2009. Les revenus devraient progresser de 3 %.

Les Échos précisent que :

L'enveloppe consacrée aux rémunérations croît en outre plus vite que les revenus de l'industrie, qui devraient progresser de 3 % à 448 milliards de dollars en 2010. Les profits devraient en outre reculer de 20 % entre 2006 et les chiffres estimés de 2010, tandis que les rémunérations ont, elles, gagné 23 %.

La situation n'est toutefois pas homogène au sein de l'industrie financière, ni entre les banques. Citigroup, qui est détenue à hauteur de 12 % par l'État américain projette de réduire les rémunérations de 8% en 2010, alors que ses revenus devraient augmenter d'environ 4 %, selon les analystes. De même, Morgan Stanley devrait afficher un ratio de rémunération sur revenus de 49 % cette année, contre 62 % en 2009, alors que ses revenus sont attendus en hausse.

A l'inverse, la banque qui consacre le plus d'argent aux rémunérations en 2010 devrait être Bank of America, qui va allouer 32,5 milliards de dollars aux rémunérations cette année, soit 3,1% de hausse, alors que ses revenus sont en recul de 3,3 %. De même, les revenus de Goldman Sachs sont attendus en recul de 13,5 % cette année, tandis que les rémunérations devraient croître de 3,7 %.

En dehors du secteur bancaire, les contraintes sont évidemment moindres. Dans certains « hedge funds » ou des fonds de capital investissement, les rémunérations sont attendues en forte hausse cette année. Chez Blackstone, les revenus devraient croître de 50 %, et les rémunérations de 12 %. Une concurrence redoutable pour les banques.


lundi 11 octobre 2010

Le Medef anglais appelle à un cessez-le-feu bancaire sur les bonus


Selon Les Echos, Richard Lambert, le patron du CBI (Corporation of British Industry), l'équivalent du Medef en Grande-Bretagne, appelle à un « cessez-le-feu » entre banques afin d'éviter la combinaison « toxique à l'extrême », en début d'année prochaine, de bonus importants avec des coupes drastiques dans les dépenses publiques. Il invite les banques à ne pas se lancer dans une course aux rémunérations pour débaucher les banquiers de leurs rivales au risque de provoquer une tempête politique.

Même si pour la première fois en raison de la hausse du taux marginal de l'impôt sur le revenu à 50 %, l'État recevra cette année une partie plus importante que celle des banquiers sur le montant mis de côté par les banques en bonus, le fait que cette somme doive approcher les 7 milliards de livres, selon le think-tank CEBR, commence à provoquer des vagues. Le chancelier de l'Échiquier George Osborne a, ce week-end à Washington, réitéré ses menaces contre les banques qui paieraient des bonus importants et ne distribueraient pas assez de crédits aux entreprises. Il a également donné l'impression de soutenir activement l'initiative européenne dite « FAT » (« Financial Activities Tax ») d'une nouvelle taxe sur le secteur bancaire qui ne serait pas assise sur les transactions mais sur leurs profits ou les rémunérations qu'elles versent. Le gouvernement de coalition a tout intérêt à ce que la saison des bonus, qui intervient en début d'année, ne provoque pas de protestations de la part des contribuables qui continuent à soutenir le système bancaire car George Osborne va annoncer la semaine prochaine 83 milliards de livres de coupes dans les dépenses publiques en cinq ans.

Qu'est-ce que je vais devenir sans mes bonus ?

Cela dit, Richard Lambert, qui va quitter son poste en début d'année, a vivement critiqué les hommes politiques pour leur « caricature » du monde bancaire, notamment lorsqu'ils utilisent le terme « casino ». Pour lui, ce registre « surchauffé » nuit à la réforme du secteur. Il a dit connaître un exemple de banque étrangère ayant renoncé à venir s'installer en Grande-Bretagne à cause de « cette atmosphère ».

Crise monétaire et nouvel ordre mondial


L'étude d'un nouvel ordre mondial n'est plus le seul apanage de conspirationnistes paranoïaques. Pour preuve, Jean-Marie Colombani a publié le 7 octobre sur slate.fr une tribune intitulée "La crise a enfanté un nouvel ordre mondial". On lit ceci :

A l’occasion d’un colloque début octobre à Athènes, Romano Prodi, ancien président de la Commission européenne et, par deux fois, ancien président du gouvernement italien, a brossé un vaste panorama géostratégique. Il a évoqué les quatre conséquences les plus visibles dans l’ordre géopolitique de la crise économique et financière actuelle :
- La perte, par les États-Unis, de leur statut de puissance responsable de la stabilité économique mondiale.
- La mise en lumière cruelle des faiblesses structurelles de l'Europe ; à commencer par l’absence, dans la zone euro, d’un gouvernement économique ou, au moins, d’une harmonisation fiscale et budgétaire parmi les membres de l’«Euroland». Plus grave sans doute, le reflux qui s’en est suivi dans les opinions publiques des pays membres de l’idéal européen.
- L’accélération du développement des économies émergentes, lesquelles deviennent de plus en plus des puissances à part entière. De ce point de vue, on avait coutume d’évoquer les «BRIC» (Brésil, Russie, Inde, Chine), alors qu’il faudrait plutôt désormais mentionner les «BIC» (Brésil, Inde, Chine), la Russie étant un cas à part et ressemblant de plus en plus à un émirat du Golfe, produisant du gaz et du pétrole.
- La réallocation du partage du pouvoir au niveau planétaire ou, si l’on préfère, son rééquilibrage dans un monde devenu définitivement multipolaire (constat qui nous ramène au point 1).

Le 10 octobre, sur lemonde.fr, Alexandre Kateb, Economiste, Maître de conférences à Sciences Po, pose une question similaire : "Guerre des monnaies ou nouvel ordre mondial ?" Extrait :

L’expression de « guerre des monnaies » masque le fond du problème, beaucoup plus profond, diagnostiqué non par des économistes, mais par des historiens comme Immanuel Wallerstein, auteur d’une réflexion d’inspiration braudélienne sur les transitions hégémoniques. En effet selon Wallerstein toute phase de transition entre deux grandes puissances hégémoniques – les États-Unis et la Chine dans le cas présent – implique une période de désordre lié aux résistances compréhensibles face à la nouvelle donne. Le recentrage de l’économie mondiale sur l’Asie prive en effet les États-Unis de leur rôle de pivot du système économique et monétaire international. Sans parler de l’Europe reléguée au rang de lointaine périphérie dans le nouveau système-monde qui s’annonce. Ces résistances au changement expliquent les incroyables lenteurs des réformes en matière de gouvernance mondiale, à l’instar du processus de repondération des voix au sein du FMI qui fait apparaître le caractère anachronique de règles fixées il y a plus de soixante ans.

vendredi 8 octobre 2010

Warren Buffett clashe Wall Street comme un vrai gauchiste !


La nouvelle fait le bruit dans la presse anglo-saxonne (Telegraph, Bloomberg...) mais est passée presque inaperçue en France (L'Expansion et Pierre Jovanovic tout de même...) ! Lors d'un colloque sur les femmes les plus puissantes organisé par le magazine Fortune, le 5 octobre à Washington, le multimilliardaire Warren Buffett s'est lâché contre la politique fiscale des États-Unis, en critiquant les réductions d'impôts accordées aux plus riches par le président George W. Bush. Extraits :

"On va avoir besoin d'environ 20% du PIB pour financer tout ce qu'on croit avoir le droit d'avoir dans ce pays et personne ne va nous donner cet argent. Si vous ne le prenez pas auprès de gens comme moi, vous n'allez pas l'avoir de la part de ceux qui leur servent à manger. Je paie un plus bas taux d'imposition que la femme de ménage et ce n'est pas comme cela que le système devrait fonctionner."

On imagine la tête des rombières libertariennes ou néo-con en tailleurs de grands couturiers ainsi que leurs escrocs de maris, fondateurs de hedge funds et gredins aussi peu distingués que les mafieux irlandais du début du 20è siècle... Le dessert a dû mal passer et laisser des traces sur le veston coupé à Saville Row ! Car Warren Buffet ne s'est pas arrêté à la politique fiscale des États-Unis, il a démoli Wall Street et les requins qui s'y nourrissent.
"Wall Street fait beaucoup de bonne choses, mais s'est aussi un casino. C'est comme une église qui organiserait des tombolas le weekend."

Warren Buffett n'a pas mâché ses mots en s'adressant aux directeurs des banques renflouées par des fonds publics :
"Vous devriez faire faillite, vos femmes aussi."

L'avenir de la critique de Wall Street et de l'économie spéculative passera-t-elle par la parole de multimilliardaires ? Ô triste monde...

lundi 4 octobre 2010

Alan Grayson : "les banquiers américains sont des voleurs et des fraudeurs"


Pierre Jovanovic, auteur de 777 - La Chute du Vatican et de Wall Street selon Saint-Jean, publie dans sa revue de presse une nouvelle assez extraordinaire. Ça se passe de commentaire :

Écoutez bien le démocrate Alan Grayson (Floride du sud) qui explique comment les banques américaines en sont arrivées à fabriquer des faux documents de saisies, des faux commandements de payer, des centres d'appel en Inde, à antidater les PV, à faire des fausses signatures sur des documents donnés aux juges et à saisir les maisons des gens sans même qu'elles soient les propriétaires hypothécaires de la maison ! Un robot "huissier" signe des dizaines de milliers documents à la volée. Dans la grande majorité des cas, les banques ont saisi les gens avec des faux documents et tout ça pour gagner "de l'argent le plus vite possible et au moindre coût". Greyson les accuse être des voleurs. Les Américains n'en reviennent pas. C'est le scandale Bettencourt puissance mille, version américaine, la JP Morgan et la Bank of America ont annoncé ce week-end qu'elles stoppaient les saisies "pour y voir clair". Les crétins qui gèrent ces machines ont saisi des gens pour 75 dollars de retard sur frais de dossier, ou des gens qui avaient payé leur maison cash. Moralité, les banquiers américains sont bien tous des voleurs professionnels, puisqu'ils fabriquent des faux documents pour voler les maisons des gens, y compris celles qui n'ont pas été achetées à crédit. Ça sent vraiment mauvais aux US.

Le plaidoyer d'Alan Grayson :


mardi 28 septembre 2010

La Banque de Norvège poursuit Citigroup


La Banque de Norvège a porté plainte le 17 septembre devant un tribunal fédéral civil de New York pour obtenir des dommages et intérêts du groupe et 20 de ses dirigeants. Elle affirme avoir « perdu plus de 735 millions de dollars sur ses investissements dans les actions ordinaires de Citigroup et plus de 100 millions de dollars sur ses investissements dans les obligations et actions préférentielles », entre janvier 2007 et janvier 2009.

La banque centrale accuse Citigroup d’escroquerie, à travers « la répétition de déclarations fausses et la non-divulgation de renseignements matériels aux investisseurs ». Pour elle, Citi a tardé à révéler l’ampleur de son portefeuille de crédits immobiliers à risque et de produits dérivés de ces crédits, alors que ces marchés étaient en train de s’effondrer. « Citi est tombé près de l’insolvabilité », a rappelé la Banque de Norvège, qui précise gérer les investissements du gouvernement et du fonds de réserve pétrolier pour les retraites. Si on y ajoute les réserves de changes de la banque centrale, le pays contrôle près de 500 milliards de dollars d’actifs.

Une porte-parole de Citigroup a indiqué à l’AFP que la banque comptait se défendre « vigoureusement » contre des accusations « sans fondement ».

Rappelons que dernièrement, accusé de fraude aux subprimes, Citigroup a préféré payer 75 millions de dollars à la SEC, l'organisme de régulation et de contrôle du marché financier américain, pour éviter un procès.

Un crach de transactions à haute fréquence en direct !


Zero Hedge, décidément le site le plus "fun" de la finance, nous démontre une fois de plus le délire et la stupidité intrinsèque des transactions à haute fréquence (ou high frequency trading dans la langue de Lloyd Blankfein).

Rappelons que la transaction à haute fréquence, principalement utilisée par les grandes banques et les hedge funds, repose sur l’utilisation d’ordinateurs extrêmement rapides. Ces ordinateurs scannent des dizaines de places financières en même temps et transmettent des millions d’ordres en quelques secondes, les ordres flash. Grâce à cette technique, les courtiers peuvent déceler les changements de tendances avant les autres investisseurs, et les ordinateurs changent leurs ordres et leurs stratégies en l’espace d’une milliseconde. Il s'agit actuellement un des seuls moyens de gagner rapidement de l'argent, tant le marché financier craint un maximum.

Revenons donc à notre "flash crash" du jour : le cours de Progress Energy sur le Nasdaq est passé de 44$ à 4$ en moins d'une seconde ! Avant de revenir à son cours initial... Zero Hedge de fustiger la SEC (organisme de contrôle des marché financiers aux États-Unis) et de souligner pince-sans-rire : "En Chine, quelqu'un aurait pris une balle pour cela."

La farce en image :


jeudi 23 septembre 2010

L'éthique irréprochable des banksters français


Suite à l'amende de 385 millions d'euros infligée par l'Autorité de la concurrence à 11 banques françaises qui se sont illégalement entendues en coordonnant leur tarification sur le traitement des chèques, Serge Maître, secrétaire général de l'Association française des usagers des banques (AFUB), dénonce une faible sanction.

Autre scandale des banksters en perspective : l’Autorité de la concurrence soupçonne également les banques de s’être entendues en matière de tarifications des cartes bancaires. L'instruction de ce nouveau dossier devrait aboutir à une décision en 2011.

Entretien de Serge Maître pour le JT de France 2 :


Amende pour les bankster
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lundi 20 septembre 2010

Marc Roche : comment Goldman Sachs dirige le monde


Correspondant permanent à Londres du journal Le Monde depuis 1997 et ancien correspondant dans la capitale britannique du magazine Le Point, Marc Roche est spécialiste de la monarchie et des investigations financières. Il collabore également aux quotidiens Le Soir, en Belgique, et La Tribune de Genève, en Suisse. Son nouveau livre, La Banque, est consacrée à Goldman Sachs, "la banque qui dirige le monde".

Pour Philippe Alexandre, "l'excellent livre de Marc Roche est une anthologie des coups tordus et meurtriers qui ont ébranlé la planète".

Veuillez installer Flash Player pour lire la vidéo

Entretien avec Julien Arnaud sur LCI le 12 septembre 2010.

La banque centrale européenne sauve l'Irlande de la banqueroute




Jean-Claude Trichet n'en croit pas ses yeux ! Damnés d'Irlandais !

Information du Financial Times, relayée par Zero Hedge : la semaine dernière, la banque centrale européenne (BCE) a dû acheter pour 237 millions d'euros de bonds souverains irlandais pour éviter au pays de connaître une banqueroute, quelques mois après la Grèce. La BCE est également intervenue auprès de la Grèce et du Portugal...

So much for phasing out the bond purchasing programme. The latest weekly ECB data suggest that the ECB bought €237m worth sovereign bonds last week, the highest since the middle of August. Still small in absolute size, the paper notes, it is a sign of continuing problems in eurozone bond markets. Irish traders last week reported that the ECB had been in the market to support Irish bonds, whose yield spread to German bunds rose to new record levels. The article suggested that the ECB was also buying Greek and Portuguese bonds.

jeudi 16 septembre 2010

Goldman Sachs ou Goldman "Sex" ?


Nouvelle polémique pour Goldman Sachs. La banque américaine, dont les milliards de dollars engrangés en pleine crise ont irrité une partie de l'opinion, est accusée de discrimination par trois ex-employées.

Ces femmes décrivent un système "perverti" par un ensemble de pratiques en faveur des hommes, qui occupent la majorité des postes à responsabilité. Seulement 4 des 30 membres du comité de direction de Goldman Sachs sont des femmes, rappellent-elles.

Les managers de la banque auraient tendance à donner les missions les plus lucratives au sexe fort. La méthode d'évaluation annuelle de la banque permettrait aussi un traitement subjectif, soulignent les 3 ex-employées. Résultat, les femmes recevraient moins de promotions, et des bonus plus faibles que la moyenne (pauvres femmes, en effet...).

Le document soumis à une cour de justice fédérale de New York, que s'est procuré le Wall Street Journal, contient quelques détails sordides. L'une des plaignantes indique ainsi avoir été victime d'une agression sexuelle de l'un de ses collègues, marié, à la fin d'une soirée organisée par les employés de la banque dans un club de striptease.


Goldman Sachs, la très grande classe... Wall Street est une nouvelle fois entaché par une histoire sexuelle, peu de temps après le scandale des employés de la SEC, qui passaient leur temps à regarder des vidéos pornos au lieu de surveiller les bandits phallocrates de la finance...