Le Monde rapporte que le 19 septembre dernier, jour de l'Assemblée générale des Nations unies, un collectif d'investisseurs, emmené par le deuxième assureur européen, le groupe britannique Aviva, a interpellé les chefs d’État pour réclamer une réglementation mondiale en matière de développement durable. Cette coalition, qui regroupe 40 organismes (ONG, établissements financiers, investisseurs), pesant plus de 1 600 milliards de dollars d'actifs sous gestion, a appelé " les États membres à instaurer un cadre politique mondial, exigeant des sociétés cotées et des grandes entreprises privées qu'elles intègrent les informations relatives au développement durable dans leur rapport annuel et leur comptabilité ou qu'elles expliquent pourquoi elles ne peuvent le faire ".
Accorder davantage de place aux questions de société et d'environnement
Les mesures prises en ce sens ces dernières années ne sont pas assez contraignantes et reposent sur le volontariat. Pourtant, nombre d'entreprises et d'institutions financières à travers le monde se sont engagées à accorder davantage de place aux questions de société et d'environnement dans leur stratégie. Quelques centaines ont même signé des engagements tels que les principes des Nations unies pour l'investissement responsable (PRI). En France, dans la continuité du Grenelle 2, la rédaction d'un rapport " développement durable " sera obligatoire pour les entreprises de plus de 500 salariés. Mais ne nous leurrons pas, la qualité des informations déçoit.
Beaucoup de rapports relèvent de la cosmétique. Au niveau mondial, sur les 20 000 entreprises suivies par l'agence Bloomberg, plus de 75 % ne communiquent pas sur ces questions. La demande de la coalition est simple : que les États proposent " des mécanismes efficaces pour que les investisseurs puissent demander des comptes aux entreprises sur la qualité des informations publiées ". Pour se donner le meilleur écho possible, le collectif s'appuie sur des études publiées par Goldman Sachs et la banque allemande West LB. Ces deux protagonistes ont établi qu'il existait un lien entre la prise en compte du développement durable dans la stratégie des entreprises et leurs performances de long terme. Si même l'ogre américain de la finance Goldman Sachs découvre les vertus du développement durable, alors tout est possible.
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