Les six banquiers privés et personnalités de la finance genevoise ont reçu lundi à leur domicile un colis contenant une petite boîte de quatre centimètres de diamètre sur un d'épaisseur, remplie d'un liquide hautement toxique, un acide sulfurique, toujours selon M. Graber.
Il s'agit vraisemblablement de "vitriol", selon l'avocat genevois Michel Halpérin auquel le Groupement des banquiers privés genevois a demandé conseil sur cette affaire sans précédent. "Un enfant a été atteint aux mains et aux genoux, et non au visage comme certaines personnes ou médias l'ont dit", a en outre précisé le juge. Deux autres personnes en ont été victimes.
"L'une d'entre elles a reçu une projection du liquide qui est vraisemblablement du vitriol. La personne a réagi avec vivacité en lavant ses blessures avec de l'eau. Elle n'a que des blessures superficielles et ses habits sont abîmés", a détaillé M. Halpérin, le conseil de cette victime. "Une deuxième personne (que l'avocat conseille également, ndlr) a été incommodée par les vapeurs du liquide en ouvrant la boîte", a-t-il poursuivi.
L'expéditeur de ces paquets a écrit les adresses à la main en utilisant une sorte de pochoir, du même type que ceux employés pour le dessin technique en mécanique ou en architecture. Tous les colis ont été estampillés par la poste le 22 août.
Certains avaient pour destinataires les épouses des banquiers, selon M. Halpérin. Une information confirmée par le juge. "Ces colis avaient une armature permettant de protéger la petite boîte. Il n'y avait pas de message ni de lettre", a précisé M. Halpérin.
La police a immédiatement réagi en faisant parvenir une lettre aux établissements bancaires de Genève pour les avertir du danger.
Préférant s'exprimer sous couvert d'anonymat, la plupart des banquiers privés genevois contactés se disaient inquiets jeudi, craignant que de nouveaux colis soient envoyés si le nom de leur banque apparaît dans les médias. Certains établissements bancaires ont ainsi mis en place des mesures de sécurité et prévenus leurs employés. La police n'a pas souhaité faire plus de commentaire.
Pour M. Halpérin, l'auteur des envois est un "déséquilibré" ou une personne qui agit pour des "motifs idéologiques". "Mais il peut s'agir également d'une personne qui souhaite s'en prendre à un banquier en particulier et qui, pour faire diversion, en a visés plusieurs", ajoute-t-il.