lundi 22 novembre 2010

La révolution bancaire de Cantona fait florès


En entretien vidéo entre Presse Océan et l'ancien joueur de football et demi-dieu macunien Éric Cantona enregistré le 8 octobre 2010 fait réagir les Français... et le quotidien anglais The Guardian. Mais plus que les médias, c'est un véritable mouvement citoyen nommé Bankrun 2010 qui s'est mis en place ! Sur Bankrun2010.com, un appel relayé par Facebook, donne le ton : "le 7 décembre, retirons notre argent des banques !" La véritable seule révolte selon Éric Cantona et, donc, les initiateurs de Bankrun 2010.

Retour à la genèse de cette initiative avec la fameuse vidéo d'Éric "kung-fu fighting" Cantona :



L'appel de Bankrun 2010 est plutôt clair et lucide sur un point : les responsables politiques sont des larbins à la solde des systèmes bancaires. Barack Obama en est la lumière illustration, Nicolas Sarkozy a de quoi le talonner (sans jeu de mots).

Nos responsables politiques ne peuvent à la fois répondre aux intérêts des marchés financiers et à ceux des citoyens. Aussi, il est grand temps de leur rappeler au service de qui ils ont été élus.

Puisque les grèves et les manifestations ne servent plus à rien, puisque quoi que nous fassions, nous ne sommes pas entendus, et puisque quoi qu’ils fassent, nous ne sommes pas consultés, nous avons décidés de frapper le système dans son organe le plus vital- LE SYSTÈME BANCAIRE.

Cet appel, très juste pour constater un état des lieux, est-il crédible ? En tout cas, il en dit long sur le ras-le-bol intégral de citoyens lambdas, sur la détresse ambiante (et réelle) et, surtout, sur l'opiniâtreté suicidaire à ne pas seulement prononcer le mot de Cambronne (ou d'Alfred Jarry !) au détour de la conversation ou d'une manifestation aux côtés de blaireaux syndicalistes (membres du club Le Siècle pour certains , comme Bernard Thibault), mais la volonté littérale de "semer la merde". Un bon terreau, c'est bien connu.

Voici le conclusion de l'appel de Bankrun 2010 :

Nous, les héritiers du chaos, nous avons un monde à reconstruire. Un monde où le travail ne sera plus vécu comme un asservissement, et l’absence de travail comme un drame, parce que nous aurons su repenser la manière dont l’homme de demain assurera sa survie, son éducation, son bien-être et ses vieux jours.

Nous invitons tous ceux qui veulent nous suivre sur cette voie - y compris vous, chers journalistes - à dépasser leurs peurs de l’inconnu et à poser les premières pierres pour la construction du système qui remplacera celui-ci et qui, avec ou sans nous, finira par s’écrouler, quand il nous aura tout pris. Nous préférons ne pas attendre que nous en soyons arrivés-là où pire encore, que pour sauver l’économie, une guerre de plus soit déclarée.

Nous remercions le footballeur Éric Cantona de nous avoir insufflé cette idée. Nous l’avons pris au mot. Les dés sont jetés. L’avenir nous dira si nous avons eu raison.

Nous verrons dans quelques semaines ce qu'il en est de ce mouvement. Une émanation de gauchistes trentenaies épatés par Fight Club de David Fincher ? Lecteur de Karl Marx et de Jean-Claude Michéa ? Post-situationniste reconverti dans l'agit-prop bancaire ? Défenseur du crédit social prôné par Ezra Pound ? Fan déçu de Canto qui veulent le réhabiliter après une carrière cinématographique moyenne ? Wait and see.

Quand les mouettes suivent le chalutier, c'est parce qu'elles pensent qu'on va leur jeter des sardines.

mardi 9 novembre 2010

La Californie emprunte 40 millions de dollars par jour au gouvernement


Selon Zero Hedge, via un article du Los Angeles Times, la Californie emprunte 40 millions de dollars par jour au gouvernement fédéral, rien que pour payer les assurances chômage... Sachant que la Californie doit déjà 6,8 milliards au gouvernement et se trouve dans une situation d'insolvabilité totale, on voit mal comment elle pourrait rembourser cet argent. Banqueroute totale.

Zero Hedge suggère de mettre en place un nouvel "assouplissement quantitatif" (QE3) dédié aux dettes municipales. Aïe ! C'est bien la fin programmée de l'État Providence américain.

Fitting in perfectly with the previous article by Ron Paul suggesting the dissolution of the US welfare state, we now read that insolvent California is borrowing $40 million each day from the Federal government to pay for unemployment insurance. And while we won't comment on the ethics of all of America paying for one insolvent state's unemployment problems, what does need to be highlighted is that California, which already owes $8.6 billion to the government will have to cut a check for $362-million to Washington by the end of next September. As California, as pointed out earlier, is insolvent, it will never make this payment. Which means that we now have a timeline of when the Fed will start bailing out bankrupt states, and that QE3 will next focus monetizing on municipal debt.

lundi 8 novembre 2010

L'Adam Smith Institute et la menace monétaire QE2

Anthony J. Evan, professeur associé d'Économie à l'ESCP Europe Business School et membre du think tank libéral brtiannique Adam Smith Institute a publié un article sur "la menace de l'assouplissement quantitatif 2" ("the threat of QE2"), c'est à dire la décision d'augmenter sa masse monétaire dans le but hypothétique d'améliorer sa croissance économique.

Anthony J. Evans commence par souligner l'échec de l'assouplissement quantitatif de 2008 :

And so it comes to pass : the perceived failure of quantitative easing to deliver economic growth has led to calls for even more quantitative easing. The puzzled public are caught between the mounting shrieks of ‘if at first you don’t succeed… but this time with conviction’ on the one hand, and ‘only a fool makes the same mistake twice…’ on the other. I don’t intend to settle this debate – declaring it ‘right’ or ‘wrong’ oversimplifies what is a complex issue. But there are some important points that are worth emphasising.

Il donne ensuite une définition de l'assouplissement quantitatif (c'est-à-dire battre monnaie). Problème qui s'est passé en 2008 lorsqu'il a fallu renflouer les banques : le pays ne souffrait pas vraiment d'un problème de liquidité à court-terme mais d'un problème plus profond de solvabilité.

Firstly, let’s confront terminology. QE is not exotic or new – it is just printing money. Even if it has the best intentions to not let it escalate into hyperinflation, the Bank of England buying assets on the secondary market is essentially a gradation of the policy that Mugabe’s government has unleashed in Zimbabwe. One arm of government is buying up the debt of the other. We can pretend that those two arms are separate, but that illusion is becoming harder to maintain by the day.

Finding the right solution to the current economic challenges depends on correctly identifying the actual problem. Consider the issue of bank bailouts. The original reason for having a lender of last resort was to provide emergency liquidity during a bank ‘panic’ and to help unwind unsound banks so that they wouldn’t pose a systemic risk. As time has passed since the first round of QE1 we have realised that it wasn’t merely a short-term liquidity problem, but a fundamental one of solvency. This cannot be cured with a quick gush from the monetary spigot, and direct bailouts merely obscure the distinction between liquidity and solvency problems further.

Indeed, attempts to do so exacerbate the paralysis of the economy. Policies like QE increase regime uncertainty and generate systemic instability. They have the potential to make matters worse, and ignore the fact that you cannot buy confidence. The Bank for International Settlements – one of the few organisations that foresaw large elements of the financial crisis – warns about the upside risk of continued low interest rates. Systemic misallocation of capital (including human capital) remains. Excessive risk-taking remains. Over-leveraged balance sheets remain. Volatile capital flows remain. We know that we still don’t know the amount of toxic debt in the economy, so not only are the conditions that led to the crisis still at work, but they are growing as time passes.

Les préconisations d'Anthony J. Evans : l'investissement et la dérégulation du marché du travail.

For free market economists, there is a positive programme for laissez-faire. Firstly, economic recovery will only come when we begin to rebuild the capital stock through investment. And rather than recapitalise the banks through taxpayer bailouts, it can be done through an increase in voluntary savings. Secondly, the recession itself is a sign that markets are adjusting, and that entrepreneurs are engaging in the recalculation that is required to understand which plans were unprofitable and where capital should be reallocated. Allowing relative prices to adjust as quickly as possible, reducing labour market rigidities, and improving labour mobility will all help with this. These policies are independent of the social safety nets that prevent such adjustments degenerating into long-term unemployment and stagnation, and no one would argue that the recoveries are painless. But it is better to confront the realities of life to allow a recovery to take place than attempt to maintain the economy in a permanent frozen state.

To be sure, such policies will not return us to the euphoria of 2008, but they will generate a platform for genuine and sustainable economic growth. There is an alternative to more QE.


Lire l'article complet d'Anthony J. Evans : "The Threat of QE2".

dimanche 7 novembre 2010

Spéculer sur la pluie ? Oui, c'est possible


Information France24 : depuis le 31 octobre, la Bourse de Chicago permet de spéculer sur la pluie. Plus exactement, il est possible de parier sur la hausse ou la baisse des précipitations dans neuf grandes villes aux États-Unis (comme New York, Chicago, Portland ou encore Detroit).

Cette place boursière – la deuxième plus grande des États-Unis en ce qui concerne les contrats à terme – justifie ce choix surprenant par les risques accrus des variations climatiques. "Un grand nombre d’industries, de l’agroalimentaire au divertissement, dépend des conditions météorologiques", explique Tim Andriesen, directeur des investissements alternatifs à la bourse de Chicago.

Des contrats sont établis en fonction des prévisions de pluie, sur une certaine période, à un terme donné. Plus il y aura de précipitations, plus le contrat se vendra cher. De leurs côtés, les investisseurs et boursicoteurs de tout poil peuvent parier sur une hausse ou une baisse des intempéries, entre le moment où le contrat est émis et celui où il arrive à échéance. Si l’objet du contrat sort de l’ordinaire, la spéculation, elle, reste donc la même que pour n’importe quel produit financier.

Spéculer sur le chômage

La bourse de Chicago n’en est pas à son coup d’essai météorologique. La pluie viendra en fait boucler la boucle de son offre climatique. Jusqu’à présent, il était déjà possible de spéculer sur les ouragans, les chutes de neige et le gel.

Mais les averses et autres phénomènes climatiques ne sont pas les seuls produits insolites prisés des spéculateurs. Les routes commerciales, notamment le prix du transport de frêt par bateau, sont déjà depuis quelques temps présentes sur certains marchés de contrat à terme.

La possibilité de spéculer sur la réussite ou non d’un film a même fait l’objet d’un amendement à la réforme du système financier américain en juin dernier. Le texte final interdit ce genre de spéculation, alors que la commission américaine pour les produits financiers l’avait autorisé quelques semaines auparavant…

Enfin, à la Bourse de Chicago, il est également possible de parier sur les variations mensuelles du taux de chômage aux États-Unis… Une statistique particulièrement sensible en ces temps de crise, que la place financière a rangé pudiquement sous l’appellation "événement économique".

vendredi 5 novembre 2010

Le "socialiste" Strauss-Kahn vend l'Europe à Goldman Sachs

Ceux (rares, évidemment) qui doutaient du "socialisme" de Dominique Strauss-Kahn (un lumpen-prolétaire officieusement en lice pour la présidence française de 2012) sont servis ! Le Fonds Monétaire International (FMI), agence d'intérêt public bien connue, a annoncé le 2 novembre dans un communiqué la nomination à la tête de son département Europe d'un économiste portugais et ancien dirigeant de la banque Goldman Sachs, Antonio Borges. Une information passée presque inaperçue dans les médias français. Pourquoi ? Goldman Sachs, banque d'affaires irréprochable, serait-elle suspecte ? Certainement pas... Demandez aux Grecs les bienfaits de Goldman Sachs pour leur économie. Ils vous répondront de bon cœur !

Antonio Borges : aucun lien de parenté avec Jorge Luis Borges, ce génie.

D'autant plus étrange est l'absence de réaction de personnalités politiques européennes. Du ministre de l'Économie français Christine Lagarde, par exemple.

Voici le CV d'Antonio Borges, et le commentaire subtil de Dominique Strauss-Kahn, le futur sauveur de l'Europe (et de l'émancipation des femmes) :

Il est depuis 2008 le président du Hedge Fund Standards Board, une organisation londonienne qui veille au respect de bonnes pratiques par une cinquantaine de fonds spéculatifs.

Auparavant, il avait été pendant huit ans (2000-2008) l'un des dirigeants de Goldman Sachs International, la filiale européenne de la banque d'affaires américaine implantée dans la City de Londres.

Cette filiale est celle qui, en 2000 et 2001, avait passé un contrat sur des transactions en devises ayant permis à la Grèce d'obtenir des liquidités sans les faire apparaître dans les comptes publics comme un emprunt, en échange de recettes fiscales futures.

La Grèce, dont le déficit budgétaire allait se dégrader fortement dans les années suivantes, s'est vu accorder en mai ce qui pourrait devenir le plus grand prêt jamais versé par le FMI, de quelque 30 milliards d'euros.

Dans son pays, M. Borges fut gouverneur adjoint de la Banque du Portugal entre 1990 et 1993.

Il a suivi également une carrière universitaire. Après un doctorat de Stanford, il a enseigné non seulement dans cette université californienne, mais aussi à Lisbonne et à Porto, à Londres, et à l'INSEAD de Fontainebleau.

"M. Borges apporte une combinaison remarquable d'expériences dans les secteurs public, privé et universitaire, et a prouvé ses compétences stratégiques et d'organisation en tant que dirigeant", s'est félicité Dominique Strauss-Kahn.

Chaos économique et social en Irlande


Ça sent de plus en plus le chaos en Irlande. L'année 2011 s'annonce même explosive.

Brian Lenihan, le ministre des Finances irlandais, a annoncé le 4 novembre les prémisses de son futur plan de rigueur dont le but est d'économiser près de 6 milliards d'euros en 2011 et de réduire les dépenses de l'Etat de près de 10 %. L'Irish Independant évoque un "bain de sang de 6 milliards d'euros" ! A long terme, l'Irlande doit économiser 15 milliards d'euros sur une période de 4 ans afin de réduire son déficit de 32 %, record dans la zone euro, à 3 % en 2014. Les détails du budget seront précisés le 7 décembre prochain.

Un projet ambitieux (et impossible à réaliser) salué par la Commission Européenne.

Le plan de rigueur a, d'une certaine manière, déjà commencé. Le HSE, Health Service Executive (l'administration de la Santé), a annoncé un plan destiné à "encourager" plusieurs milliers de son personnel à accepter un licenciement volontaire ou un départ à la retraite anticipé.

Pendant ce temps-là, le 3 novembre, 25.000 étudiants irlandais ont manifesté dans les rues de Dublin pour protester contre une augmentation du coût d'entrée dans les universités - passant du simple au double. La manifestation s'est d'ailleurs terminée avec des violences et des clashes entre la police et une poignée d'entre eux. Le syndicat des étudiants a reproché à des groupes de gauche d’être à l’origine de "violences destructrices et anti-sociales".


Manifestation des étudiants devant le ministère des Finances, à Dublin, le 3 novembre.

La Banque Centrale Américaine veut surveiller les bulles spéculatives ?


Annonce officielle du 4 novembre : la Banque Centrale Américaine (FED) a créé un nouveau bureau chargé de repérer les bulles spéculatives avant qu'elles ne provoquent des crises financières. L'Office of Financial Stability Policy and Research sera dirigé par Nellie Liang, une économiste du conseil de la FED qui a participé activement à élaborer la réponse de la banque centrale à la crise financière. Voir le CV de Nellie Liang ici.

"Le bureau coordonnera et développera les initiatives de son équipe en vue d'identifier et d'analyser les risques potentiels pour le système financier et l'économie dans son ensemble, y compris par la surveillance des prix des actifs, des dettes, des flux financiers et d'autres indicateurs de risque de marché". En outre, ce nouvel organe "apportera sa contribution à la surveillance des grands établissements financiers".

Question à 1 million de dollars : peut-on prendre cette initiative au sérieux ?

La Chine et l'Europe clashent la Banque Centrale Américaine


La Tribune fait le point sur les réactions internationales suite à la décision de la Banque Centrale Américaine (FED) de soutenir l'activité économique en achetant pour 75 milliards de dollars de bons du Trésor américain jusqu'à fin 2011 soit un volume historiquement élevé de 600 milliards de dollars. Si l'Europe murmure un semblant d'embarras du bout des lèvres, la Chine hausse carrément le ton.

La Chine somme carrément la Fed et Washington de s'expliquer sur cette décision. La monnaie chinoise, le yuan ou renminbi (RMB), est alignée sur le dollar mais elle est estimée du coup très sous-évaluée et Pékin est sous pression pour la réévaluer, ce qu'elle ne fait qu'à très petite dose.

En Europe aussi (l'euro a bondi à 1,43 dollar ce 5 novembre), on fait grise mine d'autant que la BCE, la Banque centrale européenne, maintient elle une politique de rigueur pour faire face aux faiblesses de certains pays de la zone (Grèce, Irlande, Portugal...).

La ministre française de l'Économie Christine Lagarde a elle aussi regretté le 4 novembre dans un entretien au Wall Street Journal que l'euro "porte le poids" de la décision de la Fed. "Je ne suis pas en train de porter un jugement sur l'assouplissement quantitatif américain. Mais cela montre le besoin impératif de repenser le système monétaire international et les mécanismes de coopération", a-t-elle ajouté.

Faillite du studio mythique MGM !


La Tribune de Genève : la MGM se trouve au bord du gouffre. Les studios hollywoodiens se sont déclarés en faillite le 3 novembre. Il s’agit cependant là d’une manière de se protéger. Un plan d’apurement des dettes reste possible. Les créanciers ayant approuvé ce dernier, il appartient aux tribunaux de déclarer si le projet est valable. Ils ont trente jours pour dire oui ou non. De toute manière, il y aurait un repreneur. Cet acheteur, apparemment inimical, serait le milliardaire Carl Icahn.

Si la firme au lion s’écroule, ce sera la fin d’une aventure extraordinaire. En 1917, l’immigré Louis B. Mayer créait la Metro. Il produisait ses premières superproductions dès 1921. Citons pour cette époque «les Quatre cavaliers de l’Apocalypse». En 1924, la Metro fusionnait, sous l’égide de Marcus Loew avec la Goldwyn et la Mayer, une seconde société possédée par Louis B. C’était le grand début. Le triomphe mondial de Ben-Hur, en 1926, assurait son assise.

Apothéose dans les années 30 et 40

Dans les années 30 et 40, sous l’inamovible direction de Louis B., que seconda un temps le brillant Irving Thalberg, la MGM domina littéralement Hollywood avec une politique de prestige et l’habitude de prendre les plus grandes stars sous contrat exclusif. Les premières failles apparurent vers 1950 au moment du démantèlement. Une loi obligea alors les compagnies de production à se séparer de leurs salles de cinéma. Une fragilisation certaine sur le plan financier.

L’échec ruineux, en 1957, de L’arbre de vie, conçu comme un nouvel Autant en emporte le vent, creusa la seconde brèche. La compagnie dut renoncer à deux de ses spécialités: les dessins animés et les comédies musicales. Un second Ben-Hur, en 1959, la remit cependant en selle. Dès le milieu des années 60, elle n’eut cependant plus de projet artistique du tout. Impossible désormais de distinguer un produit MGM d’un autre de la Fox ou de la Warner.

Ava Gardner, actrice MGM.

Un mythe qui perdure

Ballottée, indéfiniment rachetée par un nabab, puis par une autre, la compagnie a longtemps valu par son catalogue ancien. Il s’agit aujourd’hui d’une coquille à peu près vide. Mais le mythe reste là, avec son lion rugissant et son inscription latine. Ars Gratia Artis. Tout un programme…