mercredi 27 juillet 2011

La BCE détient 444 milliards d'euros de dette

Tel un pompier pyromane, Jean-Claude Trichet, est en train d’attiser le feu inflationniste en dépit de la volonté officiellement affichée de la Banque Centrale Européenne (BCE) de le maîtriser grâce à l’augmentation de son taux directeur. C’est le pouvoir d’achat de l’euro qui inévitablement continuera d’en pâtir. Telle est la conclusion de Valentin Petkantchin, chercheur associé à l’Institut économique Molinari.

Jean-Claude Trichet navigue à vue.

La politique hautement inflationniste de la BCE

En effet, "la BCE a ainsi annoncé qu’elle acceptait désormais de racheter de la dette portugaise même si la note de celle-ci vient d’être dégradée par l’agence de notation Moody’s qui la considère comme une dette à haut risque".

Il faut bien comprendre que cette politique est hautement inflationniste. Car créer des quantités de monnaie comme le fait la BCE, puis les distribuer en contrepartie d’une dette hautement risquée – qui ne vaut rien ou beaucoup moins que la monnaie créée à cause du risque de défaut de l’État émetteur – revient ni plus ni moins à faire tourner la « planche à billet ».

La BCE détient 444 milliards d'euros de dette

Exposition de la BCE à la dette des pays PIIGS, selon Open Europe.

Selon une étude publiée par Open Europe en juin 2011, la BCE détiendrait ainsi de la dette grecque, irlandaise et portugaise, pour un montant d’environ 340 milliards d’euros. Si on y ajoute les dettes espagnole et italienne, ce chiffre grimpe à 444 milliards d’euros, soit un montant "équivalent aux PIB de la Finlande et de l’Autriche réunis" !

Source : "Trichet, le pompier pyromane".

mardi 26 juillet 2011

Obama empêtré dans la dette abyssale des Etats-Unis

Le président des États-Unis, Barack Obama, a lancé le 25 juillet un appel à la raison au sujet des négociations sur le relèvement du plafond de la dette américaine. Lors d'une allocution télévisée depuis la Maison-Blanche, Barack Obama a dénoncé l'attitude des républicains et le "cirque partisan" qui se joue dans la capitale. La dette américaine est aujourd'hui plafonnée à 14.300 milliards de dollars. Si un rehaussement de la dette n'est pas voté au 2 août, les États-Unis seront en défaut de paiement. Ce qui est déjà le cas depuis de nombreuses années mais qui est caché, ou atténué derrière des parades administratives... C'est aujourd'hui une nouvelle parade que cherche Barack Obama.

Barack Obama : like a rolling stone.

Un rehaussement perpétuel de la dette...

Barack Obama a dressé un portrait sombre de ce qui attend les États-Unis si l'impasse persiste. Évoquant un possible retour à la crise économique, "causée presque entièrement par Washington", il a insisté sur les dommages : hausse des taux d'intérêt sur les cartes de crédit et les hypothèques, pertes d'emplois, manque d'argent pour les infrastructures.

Il a rappelé que les anciens présidents républicains Ronald Reagan et George W. Bush ont signé à plusieurs reprises le rehaussement du plafond de la dette : 18 fois pour le premier et 7 fois pour le second. On est loin du "changement" tant vanté par Obama il y a trois ans...

Réplique immédiate des Républicains

Quelques minutes seulement après le discours de Barack Obama, le président de la Chambre des représentants, le Républicain John Boehner, a profité de son temps d'antenne pour critiquer le plan démocrate : "la triste vérité c'est que le président voulait il y a six mois un chèque en blanc et qu'il veut encore aujourd'hui un chèque en blanc. Cela ne va tout simplement pas se produire [...] Le symptôme d'un gros gouvernement le plus menaçant, c'est notre dette. Cassons sa poigne, et nous commencerons à libérer notre économie et notre futur".


jeudi 21 juillet 2011

Sauvetage de la Grèce ou sauvetage de l'euro ?

Enième acte du sauvetage de la Grèce : La Tribune a publié un entretien avec Freddy van den Spiegel est professeur d'économie financière à l'Université Libre de Bruxelles et ancien chef économiste de BNP Paribas Fortis. Pour Freddy van den Spiegel, le sauvetage de la Grèce est "un test qui permettra de savoir si les politiciens européens sont encore convaincus que l'euro est une bonne idée".

Freddy van den SpiegelFreddy van den Spiegel et son nounours fétiche.

Réduction de la souveraineté budgétaire

Si un plan de sauvetage est accepté, Freddy van den Spiegel affirme qu'il faudra "accepter de perdre une partie de sa souveraineté budgétaire et d'avoir un mécanisme de solidarité un peu comparable à ce qui existe aux États-Unis".

Quant à l'implication des banques, celles-ci "peuvent être une partie de la solution si on ne leur demande pas de porter un trop lourd fardeau qui exigerait de les secourir à leur tour. Elles pourraient par exemple allonger les maturités des titres détenus dans leurs portefeuilles à condition que cela soit à un taux et dans des proportions acceptables [...] Si la classe politique est claire sur une solution et une solidarité à long terme, c'est raisonnable. Je dirais donc plutôt que c'est un acte de foi des banques dans leurs propres politiciens".

Ben Bernanke juif fed conference presseBen Bernanke et sa main droite.

Aux États-Unis, Ben Bernanke fait n'importe quoi

On admirera la pique adressée au Président de la Banque Fédérale Américaine (FED), Ben Bernanke, accusé de "faire n'importe quoi" en monétisant la dette. Rappelons que le 22 juin dernier, à l'occasion d'une conférence, Ben Bernanke avait déclaré : "je n'ai aucune d'idée quant à savoir pourquoi l'économie irait mieux mais elle ira mieux". Ce Bernanke est décidément un incompétent de première. Dire que Forbes l'a classé 8ème personne la plus puissante du monde en 2010... cela fait froid dans le dos.

Freddy van den Spiegel conclut donc : "la Banque centrale européenne est déjà allée au-delà de ce qui est dans le traité européen. Contrairement à Ben Bernanke, Jean-Claude Trichet ne peut pas faire n'importe quoi. Il peut monétiser un peu mais il y a des limites et elles ont été atteintes".

jeudi 7 juillet 2011

Monoprix met à pied un salarié pour vol dans une benne à ordures

monoprix vol benne ordures marseille
Information de La Provence : depuis lundi dernier, un salarié du Monoprix de la Canebière a été mis à pied. Kader, c'est son nom, a eu le tort de prendre six melons et deux salades dans la benne à ordures de Monoprix. Des produits périmés et destinés à être balancés à la décharge.

Six melons et deux salades dans une benne à ordures

Témoignage de Kader, 59 ans, marié, 6 enfants, payé 1.100 euros par mois et à deux ans de la retraite :
"J'ai honte de ce qui m'arrive et je n'ai pas envie d'en parler à mon épouse. Si elle sait ça, elle va tomber dans les pommes. Quand je suis passé devant la poubelle du magasin, j'ai vu ces fruits qui allaient être jetés. Je les ai trouvés en bon état. J'ai décidé de les rapporter pour la maison. C'était juste pour les manger. Regardez, je viens de faire un chèque de 3 000 euros pour payer à ma fille son école d'orthophonie. J'ai deux autres enfants encore à charge. Dont un garçon de 22 ans en BTS. Si on me vire, je ne pourrais plus payer leur scolarité. S'ils font ça, c'est qu'ils ils n'ont pas de cœur".

La CGT, mobilisée, commente : "voilà un homme qu'on met sous la menace d'un licenciement pour avoir pris des légumes dans une poubelle. Ça ne se passe pas dans une contrée moyenâgeuse, mais en France, en 2011, dans une entreprise dont l'actionnaire principal, Casino, vient de battre des records de profits au CAC 40".

Après la politique salariale scandaleuse et criminelle de Carrefour, cet "incident" survenu au Monoprix entraînera-t-il un boycott ?

vendredi 1 juillet 2011

Jacques Attali et la France saignée aux quatre veines

Dans un entretien donné à Acteurs Publics, Jacques Attali, économiste, oracle, fondateur d'Action contre la faim et de PlaNet Finance, compare l’État français à "une sorte de Titanic". Pour lui, la France est "saignée aux quatre veines". Jubilatoire constat ! Morceaux choisis.

Jacques Attali Alain Soral photo gare de LyonJacques Attali et Alain Soral, auteur de Comprendre de l'Empire, réunis à la gare de Lyon.

L’État s'affaiblit, car il est saigné aux quatre veines. il est saigné par la décentralisation, qui renvoie des pouvoirs aux collectivités territoriales. Saigné par la construction européenne. Saignée par la globalisation, qui fait remonter la décision au marché mondial. Enfin, saigné par les privatisations, qui ont cédé au secteur privé des pans entiers de l'économie. Aujourd'hui, l’État a perdu la monnaie, presque la défense - depuis la chute de l'URSS, on se demande à quoi sert l'arme nucléaire -, il a perdu la politique industrielle suite aux privatisations et il a perdu la gestion des infrastructures au profit des collectivités locales. il lui reste la gestion des crises et des grands équilibres... Comme l’État est très lent dans ses réformes, il ne combat pas avec les mêmes armes. Le marché - avec l'entreprise comme porte-parole - est par nature flexible et mondial. La démocratie - avec l’État comme porte-parole - est rigide, dotée de frontière. L’État est donc devenu une sorte de Titanic.

Réduire de manière drastique les dépenses de l’État ne contribuerait-il pas un peu plus à l'affaiblir ?

Il est indispensable d'équilibrer les comptes, s'il le faut en relevant les impôts. Or, en France, on n'a pas réduit les dépenses, mais on a diminué les impôts ! Démagogie totale, à droite comme à gauche... On a baissé de 5 points les prélèvements obligatoires en augmentant les dépenses, avec un effet de ciseaux catastrophique. Ce n'est pas nouveau, cela a commencé il y a dix ans avec un gouvernement de gauche.

La rémunération des fonctionnaires est-elle suffisamment attractive ?

il faut beaucoup mieux payer les fonctionnaires, si l'on veut les garder. ils doivent aussi pouvoir passer facilement d'un secteur à l'autre à l'intérieur de l'administration, mais aussi du public au privé. La carrière idéale devrait être : administration, secteur privé et retour dans l'administration. Aujourd'hui, ceux qui quittent l'administration n'y reviennent quasiment plus.