mercredi 24 août 2011

La Deutsche Bank fraude en Corée du Sud

Deutsche Bank a confirmé le 22 août que quatre de ses employés faisaient l'objet de poursuites en Corée du Sud pour avoir mené des transactions boursières illégales dans le pays. La justice sud-coréenne les accuse d'avoir illégalement empoché plus de 41 millions de dollars (soit 28 millions d'euros) en une seule séance à la Bourse de Séoul le 11 novembre 2010. Ce jour-là l'indice boursier sud-coréen Kospi avait anormalement chuté dans les dix dernières minutes de la séance.

Deutsche Bank : la banque allemande de l'avenir...

Déjà condamnée à 642.000 euros d'amende en février 2011...

La maison de courtage de Deutsche Bank à Séoul est également poursuivie. Les enquêteurs sud-coréens l'accusent d'avoir effectué des opérations d'arbitrage incorrectes sur certains marchés durant cette fameuse séance. Deutsche Bank a affirmé que sa maison de courtage sud-coréenne "nie les accusations", qu'elle n'a "jamais autorisé à violer la réglementation du marché" et qu'elle avait l'intention de se défendre.

En février, la Bourse de Séoul a déjà infligé à Deutsche Bank une amende record d'un milliard de wons (soit 642.000 euros) dans cette affaire. Par ailleurs certaines activités de la maison de courtage de Deutsche Bank à Séoul font l'objet de 6 mois de suspension depuis le 1er avril.

... et condamnée à 541.000 euros le 22 mars 2011 !

Le 22 mars dernier, Deutsche Bank avait été condamnée à 541.000 euros par la Cour fédérale de Karlsruhe, la plus haute juridiction allemande, pour avoir joué contre les intérêts d'un de ses clients. La banque avait conseillé à Ille, une entreprise de robinetterie, d'investir dans un produit financier "complexe" (comprendre "toxique" ou "pourri"). Autrement dit, Deutsche Bank gagnait de l'argent quand Ille en perdait. Du banksterisme pur et simple.

mardi 23 août 2011

Goldman Sachs et la fraude... après Enron et Worldcom

Le PDG de Goldman Sachs, Lloyd Blankfein (qui, rappelons-le, prétend "œuvrer pour Dieu") a engagé un avocat extérieur à la société pour le conseiller suite à la publication en avril d'un rapport du Sénat américain très critique envers la banque d'affaire, connu pour son bankstérisme superactivé directement opératoire.

Lloyd Blankfein Goldman SachsLloyd Blankfein, PDG de Goldman Sachs, futur Prix Nobel de la Paix.

La commission du Sénat avait fustigé le mode de fonctionnement de Goldman Sachs et relevé que l'établissement avait souvent pris le parti de spéculer au détriment de ses propres clients. En juin 2010, Goldman Sachs avait accepté de payer 550 millions de dollars (une blague) pour solder une plainte de l'autorité américaine de régulation des marchés boursiers (SEC) qui l'accusait d'avoir trompé ses clients avec des investissements liés au marché immobilier.

Enron, Worldcom... et Goldman Sachs

Le juriste engagé par Lloyd Blankfein est Reid Weingarten, un avocat pénaliste réputé ayant par le passé représenté l'ancien PDG de WorldCom et un ex-comptable d'Enron. Quand on connaît l'escroquerie monumentale qu'a constitué Enron, qui fit faillite en 2001, suite à des manipulations financières et autres opérations frauduleuse, on a de quoi frémir. Sans parler de Worldcom qui, en 2001 et 2002, a déclaré près de 11 milliards de dollars de revenus totalement fictifs, avant de faire faillite. Goldman Sachs entre dans l'indigne lignée de ces entreprises criminelles.

Un porte-parole de Goldman Sachs a sobrement commenté : "comme il est commun dans de telles situations, M. Blankfein et d'autres personnes qui doivent être entendues dans le cadre de l'enquête du département de la Justice concernant certains problèmes soulevés par le rapport (d'une commission d'enquête du Sénat) ont engagé un avocat".

Goldman Sachs et le financement de la politique américaine

Rappelons que Goldman Sachs est le deuxième plus grand financeur de la politique des États-Unis depuis ces vingt dernières années, avec un versement de 36,7 millions de dollars aux hommes et partis politiques. Des dépenses qui ont tendance à fortement augmenter ces dernières années. Ce sont d'ailleurs les candidats démocrates qui profitent le plus de cette générosité.

Lire également :

- Le bankster Goldman Sachs mis en examen pour usage de faux
- Le "socialiste" Strauss-Kahn vend l'Europe à Goldman Sachs
- Goldman Sachs ou Goldman "Sex" ?

jeudi 18 août 2011

Chavez et la nationalisation de l'or au Venezuela

Le président vénézuélien Hugo Chavez a confirmé le 17 août la volonté de son gouvernement de nationaliser l'or et de transférer les réserves monétaires internationales vers des pays comme la Russie, la Chine et le Brésil. Le Venezuela possèderait des réserves d'or d'une valeur de 18 milliards de dollars américains, dont 7 milliards se trouvent à l'étranger.

Hugo ChavezHugo Chavez, Président du Venezuela.

Dans un entretien téléphonique accordé à la chaîne nationale VTV, Hugo Chavez, explique : "j'ai ici les lois autorisant l’État à exploiter l'or et toutes les activités qui y sont liées. Cela signifie que nous allons nationaliser l'or et le convertir, entre autres choses, en réserves internationales parce que la valeur de l'or continue à augmenter [...] Nous n'avons rien à cacher. Les économies en Europe et aux États-Unis s'effondrent, c'est pour cela que le moment est venu de tester la solidité des économies chinoise, russe et brésilienne."

"Jusqu'à quand continuerons-nous à financer le nord ?"

Compte tenu du risque d'une crise financière pesant sur le monde, le transfert des devises vénézuéliennes vers les "pays amis" serait sain pour les ressources de l’État. Hugo Chavez a en outre indiqué que son État gardait des centaines de tonnes d'or dans les pays capitalistes sans toucher aucun profit. Il s'est exclamé: "jusqu'à quand continuerons-nous à financer le nord ?"

Lutter contre la contrebande

Autre raison de cette nationalisation, moins politique : lutter contre les mafias et la contrebande qui sévissent dans le secteur aurifère du pays. D'après Hugo Chavez, dans le sud du pays, "nous avons l'une des réserves d'or les plus importantes du monde et je vous informe que je vais bientôt approuver une loi nous permettant de prendre en main la gestion de la région aurifère parce que les mafias et la contrebande y font régner l'anarchie".

En 2010, le président vénézuélien avait déjà menacé de nationaliser les mines d'or et de diamants de la province de Bolivar, afin d'éviter des catastrophes environnementales dans une région où sévit l'exploitation illégale.

mercredi 17 août 2011

Le gouverneur du Texas menace Ben Bernanke (FED)

Rick Perry Bernanke 2012
Lors d'un discours devant les électeurs d'Iowa prononcé le 15 août, Rick Perry, Gouverneur du Texas, candidat à l'investiture républicaine pour les présidentielles, s'en est pris à Ben Bernanke, Président de la Réserve fédérale des États-Unis (FED), en raison de sa politique de "planche à billets" ("facilités quantitatives" dans la novlangue de l'oligarchie financière).

Rick Perry a donc déclaré: "si ce type imprime davantage de billets d'ici l'élection, je ne sais pas ce que vous autres ferraient de lui dans l'Iowa, mais nous le traiterions assez mal chez nous au Texas. Créer plus de monnaie pour influer sur la politique en ce moment particulier de l'histoire américaine serait en quelque sorte perfide ou traître à mon sens".

Critiques des Démocrates et des Républicains

Le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney, a répliqué le lendemain : "quand on est candidat à la présidence, il faut faire attention à ce qu'on dit, car les mots ont plus d'impact. Nous prenons très au sérieux l'indépendance de la banque centrale».

Du côté républicain, le principal conseiller et stratège politique de George W. Bush (ancien gouverneur du Texas puis président des États-Unis, a également critiqué Rick Perry : "accuser Bernanke d'être un traître à son pays - la trahison est un crime passible de la peine de mort - et lui dire qu'il va être traité d'une bien sale manière s'il se rend dans le Texas, ce n'était pas présidentiel et c'était inutile" (voir cette vidéo de Fox News).

Max Keiser et la guerre mondiale financière

Dans un nouvel entretien pour Russia Today, le 11 août, l'analyste financier Max Keiser, pourfendeur des banksters, revient sur les conséquences de la dégradation de la dette américaine sur les marchés français et sur la nouvelle offensive de Wall Street : s'attaquer aux dettes souveraines pour faire encore plus de profits et appauvrir les pays. Une véritable Troisième guerre mondiale, selon Max Keiser. Une guerre mondiale financière dans laquelle les pays sont impuissants : "les hedge funds, les agences de notation et les banques de Wall Street marchent désormais ensemble pour déstabiliser la dette des pays".

La Société Générale, BNP et le Crédit Agricole sont insolvables

Concernant la France, selon Max Keiser, "les banques françaises sont pleines de dérivés toxiques. Les banques d'investissement avec les agences de notations et les hedge funds attaquent maintenant les banques françaises [...] La Société Générale, BNP, le Crédit Agricole sont insolvables. Leurs bilans comptables contiennent six à dix fois plus de dettes que ce qu'ils ne peuvent rembourser. Mais cela est caché".



Lire également

- Max Keiser : ’’La dégradation de la dette US, c’est exactement ce que veut Wall Street !’’
- Les conséquences cataclysmiques de la dette des États-Unis

mardi 16 août 2011

Un centre financier qatari en Biélorussie ?

Selon Ria Novosti, la création d'un grand centre financier en Biélorussie a été évoquée lors d'une visite officielle du Président biélorusse Alexandre Loukachenko au Qatar. La Biélorussie et le Qatar ont donc l'intention de créer une grande zone industrielle baptisée "île du Qatar en Europe". "Le terrain destiné à héberger cette zone se trouvera non loin de Brest, près de la frontière polonaise. La zone accueillera des banques qataries, des centres culturels d'affaires des pays arabes du Golfe, des logements et des objets d'infrastructure sociale.

Alexandre Loukachenko BielorrusieAlexandre Loukachenko, Président de la Biélorussie.

Selon Alexandre Loukachenko, les Qataris "ont une bonne expérience de réalisation de tels projets. La Biélorussie offre des possibilités uniques alors que le Qatar a des ressources financières énormes. Ils manquent de possibilités, nous des moyens financiers. Il est temps d'agir [...] Nous sommes en outre prêts à mettre à la disposition du Qatar des terrains pour la construction de centres logistiques près d'Orcha et de Brest".

Boudée par l'Union européenne et les États-Unis, d'autres pays comme la Russie, le Qatar et la Chine n'hésitent pas à passer des accords économiques avec la Biélorussie, alors que la dette publique du pays a augmenté de 82,5% depuis le début de l'année pour se chiffrer à près de 14 milliards de dollars le 1er juillet.

Lire également

- La Biélorussie coulée par la dette et l'inflation
- La Biélorussie explose les États-Unis
- Les banques conventionnelles du Qatar arrêtent leurs activités islamiques

jeudi 11 août 2011

Gillian Tett, l'or des fous et la cupidité de Wall Street

Gillian Tett, rédactrice en chef du Financial Times, a publié en 2009 L'histoire secrète de la JP Morgan : comment la cupidité des banquiers de Wall Street a corrompu un rêve et a déclenché la catastrophe financière mondiale, aujourd'hui traduit en français (l'introduction et le premier chapitre sont lisibles sur le site de la maison d'édition Le Jardin des Livres). Le titre du livre est assez explicite sur sa thèse : le sys­tème financier global a dérapé à cause de mauvaises incitations au rende­ment dans les banques, les fonds d'investissements, les agences de notation, et cela avec des structures de régulation per­verties et un manque de vigilance.

L'Or des fous a été salué comme le meilleur livre jamais écrit sur l'origine de la crise aussi bien par le Telegraph de Londres que le New York Times.

Gillian Tett or des fousGillian Tett, auteur de L'Or des fous.

JP Morgan, Blythe Masters et credit default swap (CDS)

Gilian Tett explique la genèse de cette crise : "tout a commencé au sein d'un petit groupe de banquiers autrefois liés à JP Morgan, le pilier symbo­lique s'il en est du milieu bancaire. Dans les années 90, ils ont déve­loppé une gamme de produits innovants comme par exemple les CDS et les CDO qui deviendront plus tard les dérivés de crédit. Les concepts de l'équipe Morgan se sont répandus et transformés dans l'économie mondiale tout entière".

L'Or des fous et le complément essentiel au livre de Pierre Jovanovic, Blythe Masters, la banquière de la JP Morgan à l'origine de la crise mondiale. Blythe Masters est l'inventeur des CDS (credit default swaps), aujourd'hui considérés comme des "armes de destruction massive financières".

Le parcours atypique de Gillian Tett

Journaliste au Financial Times depuis 1993, Gillian Tett a reçu le Wincott Prize en 2007 (prix britannique distinguant les réalisations dans le domaine du journalisme financier). Puis elle a été élue "journaliste britannique d'affaires de l'année" en 2008 et en 2009 "journaliste de l'année" par la presse britannique. Gillian Tett n'a pourtant pas suivi un parcours classique. Parlant français et russe, elle a étudié le japonais et le perse. Elle a rejoint le Financial Times après une thèse en anthropologie sociale, dans laquelle elle tentait de comprendredes rituels de mariage au Tadjikistan.

Gillian Tett Or des fousL'Or des fous de Gillian Tett publié aux éditions Le Jardin des Livres.

Le regard de Gillian Tett sur les banques en 2011

Dans un entretien pour La Tribune de Genève, Gillian Tett donne son regard sur la situation des banques en 2011 :

"Les établissements ont tiré quelques leçons de la crise. Je ne pense pas qu’on regardera les rendements sur les CDO (titres adossés à des crédits immobiliers) de la même façon dans le futur. Maintenant, il y a surtout un besoin de gérer les prêts de manière encore plus prudente, de construire des barrages de capitaux plus solides, de mettre les produits dérivés dans des chambres de compensation et surtout d’avoir une vue plus holistique du risque (ndlr: c’est-à-dire qui l’intègre dans l’ensemble d’un contexte). Les banques baissent aussi leurs objectifs sur les retours sur capitaux. Mais il n’est pas certain que ces leçons aient été bien comprises. Sachant que bien des banques et de banquiers sont devenus habitués aux mégabonus et autres superbénéfices, il y a toujours chez eux la tentation de prendre trop de risques – entre autres parce que le danger moral dans le système est toujours là, dû au problème du too big to fail."

Explication de L'Or des Fous par Pierre Jovanovic

Dans un entretien de 85 minutes (sans coupures publicitaires) diffusé le 17 juillet dernier sur Radio Courtoisie, Pierre Jovanovic, animateur d'un blog et d'une revue de presse de l'apocalypse financière sur Radio Ici et Maintenant, commente le livre de Gillian Tett. Il est important de noter que ce n'est pas sur une radio de service public qu'un tel entretien, essentiel sur la réalité financière actuelle, est diffusé.


mercredi 10 août 2011

Politique économique de Chevènement : l'alternative à l'UMPS ?

Jean-Pierre Chevènement, membre du club Le Siècle ("symbole de la grandeur du pays"), Sénateur du Territoire de Belfort et futur candidat aux élections présidentielles 2012 (lire sa brochure "Pourquoi je serai candidat", largement consacrée à la politique économique et monétaire), a semble-t-il décidé de peser dans le débat politico-économique franco-européen. Dans sa brochure-profession de foi, dépassant le clivage artificiel et inexistant "droite-gauche" pour soutenir la dichotomie en vogue "mondialisme financier-république souveraine". Ses chances de réussite sont nulles mais peut-il nourrir le débat économique actuel en provoquant les réactions du PS et de l'UMP.

Jean-PIerre Chevenement 2012Jean-Pierre Chevènement : le retour du troisième homme ?

Rachat massif des titres et dettes espagnols et italiens

Dans un récent fait d'arme, Jean-Pierre Chevènement a publié sur son blog la lettre qu'il a adressée le 8 août à Nicolas Sarkozy en lui affirmant que "seul le rachat massif des titres et dettes espagnols et italiens peut aujourd’hui permettre de sauvegarder la cohésion de la zone euro".

Il soutient : "je prends la liberté de vous suggérer d’agir auprès de la Chancelière allemande pour que la décision prise à une majorité écrasante par le Conseil des Gouverneurs de la BCE le 4 août soit publiquement soutenue par l’Allemagne et la France dans les prochains jours. L’action de la BCE pourrait se faire par le canal du Fonds européen de stabilité financière. Seule une telle arme nucléaire peut aujourd’hui faire reculer la spéculation".

"L'euro est un mark-bis"

En citant le nom d'Angela Merkel, on reconnaît bien l'idée de Jean-Pierre Chevènement selon laquelle l'Union européenne, et par extension l'euro, répondent à un impératif économique dirigé par l'Allemagne - pénalisant ainsi les autres Etats membres. Dans sa profession de foi, il explique d'ailleurs : "l’adoption de la monnaie unique en réponse à la réunification allemande a été une monumentale erreur de nos classes dirigeantes, toutes tendances confondues : l’euro est un mark-bis [...] L'euro est une monnaie surévaluée qui écrase notre compétitivité et celle de la plupart des pays européens. On ne peut envisager de réindustrialiser le pays sans un euro durablement moins cher".

Sarkozy Merkel nudeNicolas Sarkozy et Angela Merkel : "Je t'aime moi non plus" ou "Le baiser de la mort" ?

Le PS et l'UMP esclaves de la dictature des marchés financiers

Dans sa profession de foi, Jean-Pierre Chevènement se démarque en même temps de l'UMP et du PS (de l'UMPS ?), en soulignant leur allégeance, honteuse mais toujours niée, au diktat des marchés financiers. Selon lui, "la parenthèse libérale, ouverte en 1983, n'a jamais été refermée ni par François Mitterrand ni par Lionel Jospin. C'est pourquoi les candidats socialistes potentiels ont tant de mal à remettre en cause le système de contraintes héritées de choix qu'ils ont avalisés par conformisme et auquel ils devraient immédiatement faire face s'ils revenaient aux affaires :
  • la financiarisation de l'économie qu'a permise l'Acte unique européen ;
  • le libre-échangisme inégal codifié par l'OMC et prêché par son directeur Pascal Lamy ;
  • et surtout le système de l'euro qui met l’État emprunteur à la merci des marchés financiers.
Tout laisse à penser que la tyrannie du « triple A » s'exercerait sur les socialistes comme sur l'actuel Président de la République, faute qu'ils aient élaboré dans leur tête une stratégie alternative".

Jean-Pierre Chevenement 2012Le Jean-Pierre Chevènement 2012 est arrivé !

L'impossibilité du débat sur les banques et la finance

A la Lumière des déclarations de Jean-Pierre Chevènement, on attend les réactions de ses "adversaires" (copains comme cochons) politiques. On est pourtant en droit de douter de débats véritablement constructifs remettant en cause le système financier actuel. En effet, les déclarations d'Arnaud de Montebourg sur la démondialisation et la "mise sous tutelle des banques" ; ou les dénonciations de la loi de 1973 Pompidou-Rothschild sur la Banque de France par Nicolas Dupont-Aignan ne suscitent que de brefs commentaires, souvent narquois ou faussement outrés. Quoi qu'il en soit, sans ce débat essentiel, la campagne électorale 2012 n'aura pas lieu - ou n'aura servi à rien. Et elle ne servira de toute façon à rien.

Le bankster Goldman Sachs mis en examen pour usage de faux

Goldman Sachs a prévenu ses actionnaires le 9 août que la perte de la note "AAA" attribuée à la des États-Unis pourrait lui avoir des conséquences sur ses résultats financiers. Dans son rapport trimestriel, Goldman Sachs a rappelé que l'agence Standard and Poor's avait abaissé cette note à "AA+", puis celle d'autres émetteurs de dette liés à l’État fédéral.

Goldman Sachs bankster evilGoldman Sachs : le Mal Absolu toujours impuni pour ses crimes.

Goldman Sachs se fait passer pour une victime

Selon Goldman Sachs, "ces décisions ont eu à l'origine un effet négatif sur les marchés financiers et bien que nous ne puissions prédire les répercussions à long terme sur ces marchés et leurs participants, ils pourraient être matériels et négatifs".

Des propos d'auto-victimisation à mettre en parallèle avec ceux de l'analyste financier Max Keiser, pour qui la dégradation de la note AAA des États-Unis est "exactement ce que veut Wall Street" car cela augmentera les taux d'intérêt et donc enrichira les banques d'affaires au détriment de la population. Selon Max Keiser, "JP Morgan et Goldman Sachs sont à la classe moyenne américaine ce que Buffalo Bill était à la population des bisons en Amérique. Leur intérêt, c'est de les exterminer".

Le bankster Goldman Sachs assigné en justice pour mensonge et usage de faux

L'Administration nationale des caisses d'épargne (NCUA) a assigné en justice la banque Goldman Sachs, l'accusant de fausses déclarations quand elle lui a vendu des titres "contestables" et lui réclamant 491 millions de dollars.

Goldman Sachs bankster evil jail
Selon la NCUA, "les vendeurs et les assureurs de titres contestables ont fait de fausses déclarations importantes dans les documents" visant à écouler ces produits, des titres adossés à des prêts immobiliers. Ces allégations "ont conduit les caisses d'épargne à croire que le risque associé avec cet investissement était minimal, alors qu'il était en fait substantiel".

La NCUA avait déjà porté plainte en juin et juillet pour des raisons similaires contre RBS et JP Morgan. Il réclame au total deux milliards de dollars et n'exclut pas d'intenter d'autres actions en justice.

Lire également

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- Marc Roche : comment Goldman Sachs dirige le monde
- Goldman Sachs ou Goldman "Sex" ?
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mardi 9 août 2011

Les conséquences cataclysmiques de la dette des Etats-Unis

Frédéric Bonnevay, membre de l'Institut Montaigne, a publié dans Les Échos une tribune sans appel sur l'abaissement de la note financière des États-Unis par Standard & Poor's, intervenue dans la nuit du vendredi 5 au samedi 6 août. Pour lui, cet abaissement est légitime mais les États-Unis n'ont aucunement les moyens de redresser l'économie du pays. En conclusion, Frédéric Bonnevay estime que nous assistons à la mise en place, annoncée depuis plusieurs années, d'un "ordre économique neuf au sein duquel les États-Unis ne joueront plus seuls le premier rôle". Ci-dessous, les meilleurs extraits de sa tribune.

Crise de la dette : le pire est-il à venir ?

Le déséquilibre budgétaire américain reste objectivement intenable à long terme

Rapporté au PIB, l'endettement net fédéral, à 75 % seulement contre 152 % pour la Grèce et 80 % pour la France, semble mesuré ; rapporté aux recettes fiscales annuelles, en revanche, ce chiffre bondit à plus de 350 %, un niveau proche, voire légèrement supérieur à son équivalent grec, et environ égal au double du niveau français.

Le plan de relèvement du plafond d'endettement annoncé le 31 juillet n'a rien d'un plan de redressement

Sur les 2.400 milliards de dollars d'économies prévues sur les dix prochaines années, seuls 917 milliards ont d'ores et déjà été identifiés. A ce manque de clarté s'ajoute la faiblesse de l'enveloppe totale, incapable de stabiliser à elle seule le passif public suivant les propres estimations du Congrès. Enfin, privilégiant une réduction des dépenses à une hausse d'impôts dans un pays que caractérise une charge fiscale faible, ce plan expose les États-Unis à un lourd ralentissement. Confus, insuffisant et déséquilibré, le programme des parlementaires tient de l'expédient plus que du traitement de fond. Rétrospectivement, le jugement de S&P paraît sans appel.

Frédéric Bonnevay de l'Institut Montaigne.

Des conséquences cataclysmiques

La mauvaise tenue des finances américaines semble justifier pleinement la décision de S&P. Ses conséquences, néanmoins, ont toutes les chances d'être cataclysmiques, en raison de l'utilisation irresponsable qui est faite des analyses rendues par les agences de notation, "marteaux sans maître" d'une économie mondiale menacée de rechute. La "nuit du 4 août" marque l'abolition des privilèges seigneuriaux et la fin du système féodal. La "nuit du 5 août" marquera, elle aussi, la fin d'une ère : celle du "privilège exorbitant" dévolu au dollar. En cela, elle prélude à un ordre économique neuf au sein duquel les États-Unis ne joueront plus seuls le premier rôle.

- Lire la tribune complète.

jeudi 4 août 2011

Max Keiser : ’’La dégradation de la dette US, c’est exactement ce que veut Wall Street !’’

L'analyste financier Max Keiser, pourfendeur des banksters du type Lloyd Blankfein (PDG de Goldman Sachs), a donné son analyse de la dégradation de la dette américaine. Pour lui, c'est "exactement ce que veut Wall Street". En effet, "changer la note AAA en junk leur [Wall Street] donnera plein de milliards de dollars de commissions". En verve, Max Keiser envoie un scud aux banksters bien connus mais impunis : "JP Morgan et Goldman Sachs sont à la classe moyenne américaine ce que Buffalo Bill était à la population des bisons en Amérique. Leur intérêt, c'est de les exterminer". Max Keiser en profite également pour tailler à juste titre Barack Obama, la "marionnette de Wall Street".



Lire également :

- Goldman Sachs : le salaire de Blankfein va tripler
- Ces banques qui financent la politique américaine
- Goldman Sachs ou Goldman "Sex" ?

La Chine émettra 20 milliards de yuans de bons à Hong Kong

Le ministère chinois des Finances a annoncé le 3 août l'émission de 20 milliards de yuans (soit 2,17 milliards d'euros) de bons gouvernementaux à Hong Kong en août, une démarche pour promouvoir Hong Kong comme le centre offshore du yuan du pays.

Hong Kong visa airport
Le ministère chinois des Finances a indiqué sur son site Internet que des bons d'une valeur de 15 milliards de yuans à des échéances fixées à trois ans, cinq ans, sept ans et dix ans seront offerts aux investisseurs institutionnels.

Consolider le statut de centre financier international de Hong Kong

Le reste des bons aura une échéance de deux ans et sera disponible pour les acheteurs individuels, ajoute le communiqué. Cette démarche montre la détermination du gouvernement central à consolider et élever le statut de centre financier international de Hong Kong. Le gouvernement va également accroître les outils d'investissement pour les investisseurs hongkongais et élargir l'utilisation transfrontalière du yuan.

mercredi 3 août 2011

Les villes les plus chères pour les touristes

Le site de voyage Trip Advisor a établi le classement des grandes villes touristiques du monde les plus chères en 2011, en fonction de quatre critères (fort discutables) qui contenteront plus les habitués du Figaro Magazine que de L'Humanité :
  • Coût d'une nuit d'hôtel 4 étoiles
  • Coût d'une course de taxi sur environ 8 km
  • Coût d'une grande pizza au fromage dans une chaîne internationale
  • Prix d'un Dry Martini classique dans un hôtel 5 étoiles
Sans surprise, Paris arrive largement en tête des villes les plus chères (428,9 dollars par jour), surtout en raison du prix exorbitant des hôtels. Voir le graphique reproduit ci-dessous pour plus de détails :

Cliquez sur l'image pour agrandir.

Villes les moins chères (dollars par jour)

- Bangkok : 112
- Pékin : 120,1
- Charm-el-Cheik : 128,2
- Kuala Lumpur : 134
- Sofia : 135,7
- Budapest : 143,4
- Auckland : 147,1
- Marrakech : 147,7
- Varsovie : 148,5
- Dubaï : 154,3

Villes les plus chères (dollars par jour)

- Stockholm : 311,6
- Amsterdam : 312,8
- Kiev : 331,5
- Moscou : 345
- Rio de Janeiro : 346,4
- New York : 366,9
- Tokyo : 372
- Londres : 373,8
- Zurich : 379,6
- Paris : 428,9

mardi 2 août 2011

La Biélorussie coulée par la dette et l'inflation

Selon le Service biélorusse des statistiques, la dette publique de la Biélorussie a augmenté de 82,5% depuis le début de l'année pour se chiffrer à près de 14 milliards de dollars le 1er juillet. Pour le seul mois de juin, la dette a enregistré une hausse de 8,3%.

Alexandre Loukachenko BiélorussieAlexandre Loukachenko, président de la Biélorussie depuis 1994.

La dette publique extérieure atteint actuellement près de 11,5 milliards de dollars, soit une hausse de 98,4% depuis le début de l'année. La dette publique intérieure s'élève quant à elle à près de 2,46 milliards de dollars (+32,7% depuis le 1er janvier, + 9,5% en juin).

L'inflation au plus haut depuis dix ans

Une mauvaise nouvelle n'arrivant jamais seule, au cours des six premiers mois de 2011, la Biélorussie a connu son taux d'inflation le plus fort depuis dix ans. Depuis décembre 2010, le taux d'inflation a augmenté de 136,2%.

Lors d'une conférence organisée à Minsk, Irina Kangro, vice-Présidente du Service Biélorusse des statistiques, a confirmé : "en 2011, la hausse de l'indice des prix à la consommation a été la plus importante depuis 10 ans". Pourtant, le ministère biélorusse des Finances a indiqué que l'inflation en Biélorussie devrait se stabiliser autour de 37-39% à la fin de 2011. On a du mal à croire cette stabilisation possible.

Vladimir Poutine femme kgb nuVladimir Vladimirovitch Poutine, ex-membre du KGB,
ex-Président et actuel Premier ministre russe.

Un retour de la Biélorussie en URSS ?

A l'approche des élections présidentielles russes, programmée pour le printemps 2012, le Premier ministre (encore) non candidat Vladimir Poutine a suggéré à la Biélorussie de revenir dans le giron de l'URSS. Pour Poutine, "cela est possible, très souhaitable et dépend entièrement de la volonté du peuple biélorusse. Alors battez-vous pour cela."

Depuis 1997, la Russie et la Biélorussie forment déjà une Union, créée pour étendre l'influence de Moscou sur son voisin. Le partage du pouvoir entre les deux pays au sein de cette union n'est toutefois toujours pas défini et la structure peine à se matérialiser. La Russie, la Biélorussie et le Kazakhstan sont également groupés au sein d'une union douanière.

- Lire également : "La Biélorussie explose les États-Unis".

lundi 1 août 2011

La BERD, Jacques Attali et la microfinance au Kirghizistan

Selon Les Infos de la Microfinance, la Banque européenne de reconstruction et de développement (BERD) intensifie son soutien au secteur financier dans la République kirghize (ou Kirghizistan, ou encore, Kyrgyzstan) avec un prêt de 270 millions de soms (soit 6 millions de dollars) à Bai Tushum and Partners, l'institution de microfinance phare du pays, afin de mieux financer les petites entreprises et favoriser l'entrepreneuriat local.

Microfinance en Asie.

Avec ce nouveau programme de financement dans une monnaie locale (local currency lending programme), la BERD souhaite soutenir le développement du secteur privé et les institutions de microfinance, en évitant de prendre des risques sur les taux de change.

Un accord signé lors du Sommet 2011 de la microfinance en Asie Centrale

Lors du Sommet 2011 de la microfinance en Asie Centrale, organisé les 7 et 8 juillet à Bichkek, Kenji Nakazawa, chef du Bureau de la BERD en République kirghize, a déclaré : "avec ce nouvel investissement, la BERD continue d'accorder une haute priorité à ses investissements dans les pays en début de transition, comme c'est particulièrement le cas en République kirghize, après les événements tragiques survenus récemment. Fondamentalement, les clients de Bai Tushum et Partners obtiendront de meilleurs services et un accès plus facile à une trésorerie avec un taux d'intérêt mieux maîtrisé, grâce à des prêts en monnaie locale".

Jacques Attali, accusé d'avoir un peu trop carotté la BERD !

Un peu d'histoire : Jacques Attali, "Free as a BERD"

Créée à Paris en 1990, suite à une idée de François Mitterrand, la BERD fut inaugurée le 15 avril 1991. A sa tête, Jacques Attali. Son but initial : encourager le développement de la démocratie et le respect des droits de l'homme à l'Est, en finançant prioritairement des projets émanant du secteur privé. Au final : une grande escroquerie servant plus les intérêts particuliers de Jacques Attali et de l'équipe dirigeantes que les pays de l'Est. Une arnaque qui entraînera heureusement la démission de Jacques Attali. Un article de L'Express, publié le 24 juin 1993, explique la situation :

Entre avril 1991 et la fin de 1992, la banque avait consacré à ses activités de prêt et d'investissement à l'Est 101 millions de livres, soit environ 840 millions de francs. Pour elle-même, c'est-à-dire pour l'équipement et l'installation de ses bureaux, les salaires et les voyages de ses employés, elle avait payé 201,5 millions de livres (1,7 milliard de francs). Quelques frais remarquables venaient corser le tout, comme une facture de 4,5 millions de francs, en 1992, pour la location de jets privés (alors que bien souvent des vols réguliers étaient disponibles sur les destinations concernées), une réception, à Noël, à l'hôtel Grosvenor House facturée 390 000 francs, sans parler du remplacement, dans le hall de son nouveau siège, au 1 Exchange Square, dans la City, d'un revêtement de travertin par du marbre de Carrare. Celui-ci est graduellement poli, afin, déclarait à l'époque le directeur du budget, Pierre Pissaloux, de symboliser le désir de la banque de changer la vie des peuples de l'Est, qui passeraient, grâce à elle, du rugueux au lisse. Coût du symbole: 6 millions de francs.

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