jeudi 22 décembre 2011

Conférence internationale "Leur dette, notre démocratie" le 15 janvier

En partenariat avec Médiapart, Attac organise le dimanche 15 janvier 2012 à Paris (12è) la conférence internationale "Leur dette, notre démocratie" qui rassemblera des animateurs des luttes sociales et citoyennes et des chercheurs venus de France, d'Europe et d'ailleurs, pour mettre en débat la dette publique, sa légitimité, les mouvements sociaux qui émergent et les stratégies pour refonder l'Europe sur des bases démocratiques.

attac mediapart conference

Déroulé de la journée

- 9h30-12h30 La dette publique contre les peuples : pour l'audit citoyen
- 14h15h30: Indignation et pouvoir des citoyens : refonder la démocratie ?
- 15h45-16h30: Le tribunal populaire des banques (une coproduction théâtrale Attac-Compagnie Naje)
- 16h30-18 h30: Crise européenne : peut on encore éviter le pire ?

Avec notamment : Cristina Asensi (Movimiento 15M, Espagne), Geneviève Azam (Attac), Marie Laurence Bertrand (CGT), Isham Christie (Occupy Wall Street, USA), Philippe Corcuff (sociologue), Thomas Coutrot (Attac), Raquel Freire (Movimento 12 março, Portugal), Susan George, Manolis Glezos, Bernadette Groison (FSU), Nicolas Haeringer (Attac), Jean-Marie Harribey (Attac), Stéphane Hessel , Pierre Khalfa (Fondation Copernic), Frédéric Lordon (Economistes atterrés), Dominique Plihon (Attac), Yves Sintomer (politiste), Eric Toussaint (CADTM), Aurélie Trouvé (Attac)...

Les enfants Bolloré, Decaux et Arnault au club Le Siècle

Félicitations à Yannick Bolloré, fils de Vincent Bolloré et directeur général de Bolloré Média, qui vient d'être accueilli au sein du club Le Siècle, actuellement présidé par l'ancienne secrétaire générale du syndicat CFDT, Nicole Notat. Selon la Lettre A, ce n'est pas le seul "fils de" à y pénétrer : Jean-Charles Decaux, fils de Jean-Claude Decaux et directeur général de JCDecaux, ainsi que Delphine Arnault, directrice générale adjointe de Dior, qui appartient à LVMH, groupe fondé par son papa Bernard. L'oligarchie peut dormir tranquille !

yannick bolloré
Yannick Bolloré, "fils de".

mercredi 21 décembre 2011

La SEC poursuit les ex-patrons de Freddie Mac et Fannie Mae

Le gendarme de la Bourse aux États-Unis, la Securities and Exchange Commission (SEC), a lancé des poursuites contre les ex-patrons des organismes de financement immobilier para-publics Fannie Mae et Freddie Mac, les accusant de "fraude boursière". Dans un communiqué, la SEC accuse six ex-dirigeants de Fannie Mae et Freddie Mac d'avoir "eu connaissance et d'avoir approuvé des déclarations trompeuses affirmant que les deux entreprises détenaient des parts très faibles de prêts hypothécaires très risqués" (subprimes).

freddie mac

L'ex-directeur général de Fannie Mae Daniel Mudd, l'ancien directeur du risque Enrico Dallavecchia, et l'ancien responsable des prêts hypothécaires aux familles individuelles Thomas Lund sont visés par la plainte de la SEC, déposée dans un tribunal de New York. Le gendarme boursier américain attaque aussi en Justice l'ancien PDG de Freddie Mac Richard Syron, l'ancienne administratrice Patricia Cook, et l'ancien responsable des garanties de prêts hypothécaires aux familles individuelles Donald Bisenius.

Les deux entreprises elles-mêmes ont passé un accord à l'amiable avec la SEC selon lequel le gendarme de la Bourse accepte de ne pas les poursuivre et ne leur impose pas de sanctions financières, qui reviendrait à pénaliser le contribuable dans la mesure où les deux sociétés ne peuvent fonctionner sans des injections régulières de fonds publics, qui atteignent 164 milliards de dollars depuis le début de la crise.

Les mensonges de Fannie et Freddie sur les subprimes

Fannie et Freddie se contentent de reconnaître "leur responsabilité» dans les fausses déclarations financières incriminées". Toutefois les deux organismes ne nient ni n'acceptent être redevables envers les victimes de ces déclarations trompeuses. Robert Khuzani, le directeur des poursuites au sein de la SEC a commenté : "les dirigeants de Fannie Mae et Freddie Mac ont dit au monde entier que leur exposition aux subprimes était bien plus faible qu'elle ne l'était en réalité". Ainsi, Fannie Mae n'avait décrit dans ses documents financiers son exposition aux subprimes qu'à hauteur de 10% de son exposition réelle. "Ces présentations fausses de la réalité se sont déroulées à un moment où les investisseurs s'intéressaient de près à l'exposition des institutions aux prêts hypothécaires à risque (subprime), et ont trompé le marché sur le risque contenu dans le bilan des deux sociétés".

811 milliards d'euros pour éviter la faillite de la zone euro

Les États de la zone euro devront emprunter 811 milliards d'euros l'an prochain. Au cours des deux prochaines années, la zone euro devra emprunter 1.700 milliards, soit 19% de son PIB ! Une broutille... Les trois plus gros émetteurs sont l'Italie (231 milliards), l'Allemagne (187 milliards) et la France (178 milliards).

François Baroin
François Baroin, plus boy scout que Nicolas Dupont-Aignan...

Selon les calculs de la vertueuse banque d'affaires Goldman Sachs, les besoins de financement représenteront environ 17 % du PIB des quatre principaux pays de la zone (France, Allemagne, Italie, Pays-Bas) et monteront à plus de 21 % dans les pays dits périphériques. À plus court terme aussi, l'inquiétude est forte : selon les économistes (qui font du beau boulot depuis 2007 !) de la Société Générale, les États de la zone euro auront besoin d'emprunter 250 milliards d'euros au cours du seul premier trimestre 2012. Un mur de dette qui se dresse dans un environnement de marché incertain, alors que les instruments financiers de soutien à la zone euro (FESF, MES) ne seront pas encore disponibles...

jeudi 15 décembre 2011

Le rapport de Terra Nova sur les hautes rémunérations

La fondation Terra Nova vient de publier son rapport "Pour une régulation des hautes rémunérations", rédigé par Gaby Bonnand (Président de l'Unédic), Martin Hirsch (ancien Président d'Emmaüs France) et Sandra Desmettre.

fondation terra nova

Justice sociale, gestion des risques et efficacité économique

Depuis le début de la crise, le discours sur les hautes rémunérations a changé : on les explique et on les excuse de moins en moins. Pendant cette période où la crise s’est aggravée et où les plus hautes rémunérations ont continué à flamber, la seule réaction collective, tardive et timide, a été celle de quelques hauts patrons appelant à être davantage imposés. Le rapport de Terra Nova montre que l’existence d’écarts aussi élevés entre les rémunérations pose des problèmes de justice sociale, de gestion des risques et d’efficacité économique, notamment au niveau de leur impact sur les dépenses publiques et les déficits.

Il n’y a pas d’un côté des dépenses publiques galopantes et de l’autre des hautes rémunérations exorbitantes, comme deux phénomènes indépendants. Il y a une explosion des hautes rémunérations qui contribue à déclencher des dépenses sociales supplémentaires. Réduire les plus hautes rémunérations, c’est aussi participer, via la réduction des inégalités, à la réduction des dépenses publiques.



Les propositions de Terra Nova


Terra Nova donne 11 propositions de régulation face à ce scandale propre à alimenter une fureur populaire pré-révolutionnaire dans un monde capitaliste agonisant :
  1. Réduire les inégalités de revenus en accroissant substantiellement les taux d’imposition portant sur les plus hautes rémunérations et en limitant les possibilités de contournement.
  2. Diffuser les écarts de rémunération au sein de l’entreprise.
  3. Diffuser les critères de rémunération variable qui devraient contenir au moins un objectif à caractère social et un objectif environnemental pour les sociétés cotées
  4. Prévoir des modalités de concertation au sein du comité d'entreprise sur les critères de rémunération.
  5. Supprimer les retraites chapeaux.
  6. Rendre transparentes l’intégralité des rémunérations des élus et des membres de cabinet, ainsi que les plus hautes rémunérations dans les administrations et établissements publics.
  7. Diffuser chaque année l’évolution des hauts salaires, ainsi que les données relatives à la progressivité de l’impôt.
  8. Limiter la tentation du court-termisme en prévoyant une part de rémunération des dirigeants sous forme de participations bloquées pendant au moins cinq ans et un exercice différé des options.
  9. Réformer le fonctionnement des conseils d’administration et soumettre les rémunérations des mandataires sociaux, ainsi que les dix rémunérations les plus élevées, au vote de l’assemblée générale des actionnaires.
  10. Mettre en place une conférence des hautes rémunérations.
  11. Adopter un plafonnement en valeur absolue des bonus des traders.

Alain Minc responsable des difficultés de Groupama ?

Selon la Lettre A, Alain Minc, qui vient d'être nommé Président de la Société des autoroutes du nord et de l'est de la France (Sanef), serait responsable d'une partie des graves difficultés de Groupama, menacé d'être dégradé dans la catégorie des junk bonds par Standard & Poors.

Alain Minc
Alain "Tony Montana" Minc : le monde est à moi !

En effet, un "ancien dirigeant" du groupe assure que Jean Azéma, démis le 24 octobre de la direction générale de Groupama, était "fasciné" par le conseiller préféré de Nicolas Sarkozy, commandeur de la Légion d'Honneur depuis 2008. Minc, toujours riche de bons conseils (une rapide étude de ses déclarations le prouve aisément), a donc largement contribué au "développement tous azimuts à l'international de Groupama", choix que l'assureur paie aujourd'hui au prix fort.

Alain Minc joue-t-il sur deux tableaux dans son intérêt personnel ?

Autre fait révélé par la Lettre A : Groupama possède 4,9% de la banque d'affaires Mediobanca, alliée de Vincent Bolloré dont le principal conseiller est... Alain Minc. La Lettre A commente : "de là à penser que ce dernier a incité Groupama à soutenir son autre client, il n'y a qu'un pas, que la nouvelle équipe dirigeante n'est pas loin de franchir".

Rappelons qu'Alain Minc, oracle influent de notre époque, est également ancien inspecteur des finances de 2ème classe, PDG de la SAS AM Conseil, administrateur de la FNAC, de Direct Energie et de Prisa, et, enfin, Censeur de Bolloré Média (Direct 8). Mais où trouve-t-il le temps d'écrire ses livres ? A moins que... non, n'y pensons même pas.

jeudi 8 décembre 2011

La finance et les Français font deux

Selon l'étude "La culture financière des Français", réalisée par le Crédoc pour L'Institut pour l'éducation financière du public (IEFP) avec le soutien de l'Autorité des marchés financiers (AMF), seul un Français sur deux sait que 100 euros placés à 2% par an conduisent à un capital de 102 euros au bout d'un an ! Ceci étant un seul exemple d'un tableau peu reluisant du niveau de connaissance des Français en matière financière.


80% des Français avouent qu'ils sont un peu perdus en matière de placements financiers. Et 49% estiment leurs connaissances insuffisantes pour évaluer la rentabilité et le risque des produits financiers.

Il existe quand même un espoir puisque 79% des personnes interrogées souhaitent en apprendre davantage en matière de finance au cours de leurs études. Ils sont même 86% chez les 18-24ans. Et 77% ne sont pas contre le fait de suivre une formation dans leur entreprise.

lundi 5 décembre 2011

Dexia ne survivait que grâce à un artifice financier

Selon L’Écho et De Tijd, depuis début septembre, le groupe Dexia ne survivait que grâce à un artifice financier, appelé "asset swaps", en accord avec les banques centrales. D'après L’Écho, "normalement, seuls les actifs liquides, donc aisément échangeables, peuvent être utilisés pour se procurer du financement chez des tiers. Les autres sont inéligibles. L’"asset swap" permet d’échanger ces derniers contre des actifs liquides, moyennant une décote sur leur valeur et le versement d’un intérêt".

Dexia asset swap
Dexia : une "bad bank".

Selon les informations des quotidiens, Dexia traitait ces "asset swaps" directement avec les banques centrales belge et française. La mise sous surveillance négative de l’agence Moody’s, le 3 octobre, a par la suite poussé les banques centrales à "ouvrir les vannes" via leurs crédits d’urgence leur permettant de fournir autant de liquidités que nécessaire. Mais "la fuite des dépôts a poussé cette aide de quelques milliards d’euros à plusieurs dizaines de milliards", jusqu’au démantèlement du groupe

Source : Le Soir.be

vendredi 2 décembre 2011

Angie a raison !

Merkel Sarkozy

En pleine crise de l’euro, alors que le gouvernement français freine des quatre fers, la chancelière allemande, Angela Merkel, s’inscrit dans une démarche visant à donner davantage de pouvoir aux institutions européennes. Et si le chef de l’Etat reste frileux à l’idée de concéder certains pouvoirs à l’Europe, préférant s’accrocher à sa souveraineté, des experts en économie et en politique européenne français, font le choix de soutenir Angela.

Sans détour en effet, Robert Rochefort, Eurodéputé et vice-président du Modem, et Stéphane Cossé, membre du comité d’orientation d’Europa Nova, soutiennent dans une tribune parue sur lemonde.fr le 1er décembre, qu’ « Angela Merkel a raison » et plaident « pour un fédéralisme fiscal ».

Selon eux :

  • « L’union monétaire exige un transfert significatif de souveraineté budgétaire des Etats membres vers les institutions européennes ».
  • La France a « raison d’exiger des concessions de l’Allemagne », mais elle doit toutefois « assouplir son dogmatisme, en particulier sur la limitation des missions de la Banque centrale européenne (BCE) ».
  • La France « doit pousser à une plus grande harmonisation fiscale pour éviter le dumping qui favorise les pays moins-disants ».
  • La France doit « être ouverte sur la mise en œuvre d’une mutualisation de la dette souveraine au sein de la zone euro, même si cela peut vouloir dire que l’Allemagne, au nom de la solidarité au sein de la zone, paie plus cher ses taux d’intérêt ».

Faisant face à une opinion tentée par le repli, Angie apparaît bel et bien comme la grande « courageuse » en portant des propositions de réformes des traités européens en totale « cohérence avec ce qui devrait être un véritable fédéralisme fiscal, pilier incontournable de l’Union monétaire ».

Stéphane Cossé et Robert Rochefort estiment qu’ « il est dans la logique des choses que les instances européennes soient dotées d’un super-commissaire européen, ministre de l’économie et des finances, capable de dire non à une loi de finances nationale qui remette en cause les orientations budgétaires communes européennes ». Ce ministre aurait « le pouvoir de faire appel à la Cour européenne de justice en cas de conflit avec un Etat membre ». Il « pourrait gérer une agence européenne de la dette qui émettrait des émissions mutualisées au sein de la zone euro ».

Ils plaident pour que soit favorisée « l’élection au suffrage universel d’un président de la Commission et du Conseil réunis » et que les pouvoirs du Parlement européen soient renforcés « afin que lui soit enfin reconnu le droit d’initiative législative ».

Peut-être serait-il bénéfique finalement, que nous acceptions, sans crispation, de suivre l’Allemagne sur ce coup là…