jeudi 30 juin 2011

Lancement de Finance Watch

Finance Watch, le contre-pouvoir au lobby bancaire, voit le jour aujourd’hui. Un an après l'appel lancé par les députés européens pour demander à la société civile de mettre fin au monopole du lobby financier sur ces sujets, une trentaine d’organisations représentant 300 ONG, des syndicats, des associations de consommateurs et d’investisseurs se réunissent ce jeudi 30 juin pour créer le premier contre-pouvoir en matière financière.

finance watch lobby
Sur son site (disponible en français, anglais et allemand), Finance Watch explique sa mission :

A l’origine de Finance Watch, il y a la conviction que la société se doit de réglementer l’activité financière car l’autorégulation du secteur financier a non seulement été un échec patent mais surtout un échec donc le coût économique et social est à la fois considérable et de longue durée.

La réglementation du secteur financier ne constitue pas un objectif en soi: elle constitue la seule façon possible pour la société de s’assurer que la finance remplisse sa mission d’intérêt général, à savoir apporter du capital et des services de façon durable à l’économie productive.

L’activité financière possède un impact important sur la société et sur son fonctionnement et Finance Watch a comme mission de s’assurer que les intérêts de la société soient pris en compte dans des domaines dominés par l’industrie financière et son lobby. La situation actuelle caractérisée par une asymétrie où, si souvent, seuls les arguments en faveur des intérêts de l’industrie financière semblent être entendus constitue un danger pour la démocratie car elle favorise soit une réponse politique trop faible au regard des enjeux soit une réponse politique fondée sur l’émotion et le populisme. L’objectif premier de Finance Watch est de mettre fin à cette asymétrie.

Quarante organisations émanant d’une douzaine de pays différents ainsi que dix-sept experts en matière financière et de réglementation financière sont devenus membres de Finance Watch. Outre ses membres, Finance Watch fonctionnera avec une équipe d’une douzaine de professionnels spécialisés sur les questions financières, la communication et le lobbying.

- Site de Finance Watch.

mercredi 29 juin 2011

Bonnes nouvelles économiques de la Russie

Dans un discours sur la politique budgétaire de la Russie, prononcé le 29 juin, le Président Dmitri Medvedev a déclaré qu'un nouveau modèle de croissance économique devait voir le jour au cours des prochaines années, la politique budgétaire et fiscale actuelle n'étant pas adaptée à cet objectif.

Dmitri Medvedev, Président de la Russie.

Selon Dmitri Medvedev, "dans les années à venir, on doit former en Russie un nouveau modèle de croissance économique qui repose sur l'entreprise privée, les innovations de masse, un système efficace de services publics, ainsi que sur une structure de qualité des finances et de la production. Néanmoins, tous les éléments de la politique budgétaire et fiscale ne répondent pas pleinement à ces tâches. Il reste en outre des risques liés à la dépendance envers la conjoncture économique extérieure".

Hausse du Fonds de réserve russe

Selon le ministre des Finances Alexei Koudrine, le montant du Fonds de réserve russe augmentera de 600-700 milliards de roubles (près de 16 milliards d'euros) en 2011, et de 100-200 milliards de roubles (près de 4 milliards d'euros) en 2012 : "cette année, nous n'envisageons pas de puiser dans le Fonds de réserve. Au contraire, son montant sera en hausse, d'après différentes estimations, de 600-700 milliards de roubles (près de 16 milliards d'euros). L'année prochaine le prix (du pétrole) changera ce qui nous permettra d'économiser de 100 à 200 milliards de roubles (près de 4 milliards d'euros)".

La Russie pourrait acheter de la dette espagnole

Selon le conseiller économique du Président russe, Arkadi, Dvorkovitch, le ministère russe des Finances étudie la possibilité d'acheter de la dette souveraine espagnole : "à l'heure actuelle, le ministère des Finances étudie la question de savoir s'il faut racheter ces dettes ou non. S'agissant de l'Espagne, nos craintes sont beaucoup moins fortes que celles qui concernent la Grèce, car on prend [en Espagne] des mesures très sérieuses, si bien que les risques y sont moindres".

Sources : Ria Novosti.

lundi 27 juin 2011

La crise grècque déroute les analystes

dette grecque crise economique 2011
La faillite de la Grèce et son impossibilité à rembourser sa dette est perçue fort différemment pas les "experts". La preuve aujourd'hui, avec les commentaires de Jürgen Stark, membre du directoire de la Banque Centrale Européenne (BCE), et de Pascal Lamy, directeur général de l'Organisation mondiale du commerce (OMC).

Jürgen Stark (BCE) : "plus grave que la faillite de Lehman Brothers"

Selon Jürgen Stark, es conséquences d'une éventuelle restructuration de la dette grecque sur les marchés européens pourraient être autrement plus graves que l'impact de la faillite de Lehman Brothers à l'automne 2008, événement qui avait accéléré la crise financière. Une restructuration de la dette de la Grèce menacerait la solvabilité des banques grecques et aurait des répercussions sur tous les marchés financiers de la zone euro.

Pascal Lamy (OMC) : la crise grecque pas de taille à contaminer l'UE

Pour Pascal Lamy, "la crise grecque est une crise de la dette, de la Grèce. C’est l’histoire classique d’un petit pays qui pendant longtemps a dépensé plus qu’il n’a gagné. On trouvait ça pas très correct d’aller chercher des poux dans la tête des grecs, parce que leurs statistiques étaient bidonnées. Et tout ça a duré des décennies. Et se paye".

Pour autant, lui dédramatise les conséquences supposées de cette crise. " La Grèce, c’est 5% de l’économie européenne. je ne crois pas que cela puisse contaminer l’ensemble de l’Union européenne. Il faut un dosage de discipline et de solidarité. On avait un grand degré d’indépendance, un degré de solidarité moyen, et un degré de discipline très faible. On a une espèce d’opposition, d’ordre géopolitique plus que mercantiliste, entre les États-Unis qui voudraient que les États émergents se comportent comme des pays développés, et les pays émergents qui considèrent que certes ils émergent, ils se développent mais pas au point de travailler avec les mêmes règles que les pays riches. Je n’ai jamais été un avocat de la mondialisation heureuse. Elle a ses bons côtés et ses mauvais côtés. Mais prôner la démondialisation, c’est se tromper de monde !"


jeudi 23 juin 2011

Les frais de transports aériens des ministres français en 2009

Grâce à la pugnacité du député socialiste de l'Aisne, René Dosière, les ministres communiquent désormais leurs frais de transports aériens ainsi que ceux de leurs collaborateurs. Le député utilise la technique des questions écrites au gouvernement pour y parvenir... non sans mal. Certains membres ne prennent même pas la peine de lui répondre.

Bernard Kouchner, ministre des Affaires étrangères : 1,6 million de frais
de transports aériens en 2009.

Sur le podium des ministères les plus dépensiers, on trouve les Affaires étrangères (évidemment) avec Bernard Kouchner, l’Écologie (pour quel bilan carbone ?) avec Jean-Louis Borloo, et l’Économie avec Christine Lagarde. Fait pour le moins étrange, Henri de Raincourt, ministre chargé des relations avec le Parlement (oui, cela existe), n'a utilisé aucun transport aérien pour l'année 2009.

Frais de transports aériens des ministres français en 2009

01 - Bernard Kouchner (Affaires étrangères) : 1.600.000 €
02 - Jean-Louis Borloo (Écologie) : 1.310.000 €
03 - Christine Lagarde (Économie) : 644.939 €
04 - Éric Besson (Immigration) : 526.654 €
05 - Hervé Morin (Défense) : 511.385 €
06 - Michel Barnier et Bruno Le Maire (Agriculture) : 430.532 €
07 - Christine Albanel et Frédéric Mitterrand (Culture) : 402.859 €
08 - Michelle Alliot-Marie (Intérieur puis Justice) : 266.682 €
09 - Nathalie Kosciusko Morizet (Numérique) : 229.646 €
10 - Valérie Pécresse (Recherche) : 206.285 €
11 - Marie-Luce Penchard (Outre-mer) : 202.947 €
12 - Nadine Morano (Famille) : 162.146 €
13 - Brice Hortefeux et Xavier Darcos (Travail) : 149.508 €
14 - Luc Chatel (Education) : 135.008 €
15 - Nora Berra (Aînés) : 96.570 €
16 - Patrick Devedjian (Relance) : 79.465 €
17 - Michel Mercier (Espace rural) : 61.054 €
18 -Valérie Létard (Solidarité) : 57.015 €
19 - Henri de Raincourt (Relations avec le Parlement) : 0 €

Source : Journaldunet.com.

mercredi 22 juin 2011

Russie: la réduction du nombre de fonctionnaires rapportera 820 M EUR

On ne dégraisse pas seulement le service public aux États-Unis et en France. La Russie compte s'y mettre sérieusement, afin de réduire ses dépenses. En effet, selon l'agence de presse Ria Novosti, à l'occasion d'une réunion du bureau du gouvernement, le 22 juin, le vice-Premier ministre et ministre des Finances Alexeï Koudrine a déclaré que la réduction de 20% du nombre de fonctionnaires en Russie permettra d'économiser 33 milliards de roubles, soit 820 millions d'euros d'ici 2013.

Alexeï Koudrine, un "libéral réformateur" en Russie.

93.300 fonctionnaires en moins

Alexeï Koudrine a ajouté : "au cours des trois prochaines années, nous réduirons de 93.300 personnes le nombre de fonctionnaires. Ceci nous permettra de réaliser, d'ici 2013, une économie de 33 milliards de roubles, dont une moitié, 16,5 milliards, serviront à rémunérer le reste des fonctionnaires, tandis que l'autre moitié sera destinée au financement de mesures sociales et économiques dans le cadre de l'optimisation des dépenses du budget".

En septembre dernier, Alexeï Koudrine avait estimé que l'optimisation du nombre de fonctionnaire (d'ici 2013) devait rapporter 43 milliards de roubles (1,07 milliard d'euros). Les ministères et les départements doivent réduire leur personnel de 5% au cours des deux premières années et de 10% au terme de la troisième année.

mardi 21 juin 2011

Classement du PIB des pays de l'UE en 2010

Le service de statistiques de la Commission européenne Eurostat vient de publier les premières estimations préliminaires du Produit Intérieur Brut (PIB) par habitant dans les pays de l'Union européenne en 2010. Luxembourg, Pays-Bas et Danemark constitue le podium européen du PIB. La France est au 11ème rang avec un PIB par habitant de 7% supérieur à la moyenne européenne, mais 1% sous la moyenne de la zone euro ! Pauvre France...

Nicolas Sarkozy, Président du pouvoir d'achat.

Un accroissement des inégalités entre les pays riches et pauvres

Entre les pays où la richesse produite par habitant est la plus faible et ceux où elle est la plus forte, la différence s'est accrue. Pour faciliter la comparaison, Eurostat définit une base 100 qui constitue la moyenne. Avec un PIB par habitant de 183% supérieur à cette moyenne, le Luxembourg a amélioré sa performance par rapport à 2007 (indice 275) mais aussi par rapport à 2009 (indice 271). En bas du tableau, la Bulgarie a certes légèrement amélioré son handicap. Son PIB par habitant était en 2007 inférieur de 40% à la moyenne. L'an passé, elle a gagné 3 points. Mais plusieurs pays parmi les 10 nouveaux entrants ont eux vu leur situation se détériorer en trois ans. C'est le cas de la Slovénie (A 87% de la moyenne européenne contre 88% en 2007) et des trois pays baltes, la Lettonie (52% contre 56%), l'Estonie (65% contre 69%) et la Lituanie (58% contre 59%).

Accroissement des inégalités entre les pays du Nord et du Sud

Parmi les pays de la zone euro, la différence entre les États du Nord et ceux du Sud se creuse. Les Pays-Bas et le Danemark ont ainsi conforté leurs positions. Et même si l'Irlande ne présente plus en 2010 qu'un PIB par habitant de 25% supérieur à la moyenne contre 47% en 2007, elle ne passe que du troisième au quatrième rang européen. Il en va de même pour le Royaume-Uni qui, en dépit d'une baisse sensible (indice 108 contre 116), se maintient à la dixième place. A l'inverse, l'Italie s'est fait dépasser par l'Espagne et figure désormais sous la moyenne européenne, talonnée par Chypre.

Lire le communiqué d'Eurostat.

Calendrier 2011 des jours de libération fiscale de l'UE

L'Institut économique Molinari a publié l'étude Fardeau fiscal de l'employé lambda au sein de l'UE, réalisée par James Rogers et Cécile Philippe. L’objectif de cette étude est de comparer le fardeau fiscal qui pèse sur le salarié moyen des 27 pays membres de l’Union européenne et de déterminer ainsi le jour de libération fiscale des personnes qui travaillent au sein de l’UE.

L'étude montre que le salarié moyen français travaillera jusqu’au 26 juillet 2011 pour financer les dépenses publiques. Seules la Hongrie et la Belgique font pire.

liberation fiscale Union Européenne 2011
Le pouvoir d’achat des Français particulièrement amputé par les charges et les impôts

Les charges et impôts français pénalisent le pouvoir d’achat. Pour distribuer 1 € de pouvoir d’achat net de charges et impôts au salarié, l’employeur français doit débourser 2,3 fois plus.

Les salariés français sont plus pénalisés que leurs homologues allemands, qui bénéficient pourtant d’un niveau comparable de services publics et sociaux. Pour obtenir 1 € de pouvoir d’achat outre-Rhin, il suffit de distribuer 2,1 €. Le salarié allemand est libéré fiscalement le 11 juillet, soit 15 jours plus tôt qu’en France.

Dans ces conditions, toutes les politiques qui viseraient à augmenter le pouvoir d’achat en occultant la nécessaire rationalisation des dépenses publiques et sociales ne conduiront qu’à des résultats en deçà des attentes.

Jours de libération fiscale des pays de l'UE :

Mars
13 - Chypre

Avril
16 - Malte

Mai
10 - Irlande
17 - Luxembourg
17 - Royaume-Uni
18 - Bulgarie
19 - Espagne
29 - Portugal

Juin
03 - Slovénie
07 - Pologne
07 - Danemark
10 - République Tchèque
11 - Estonie
12 - Grèce
12 - Finlande
15 - Slovaquie
17 - Pays-Bas
19 - Lituanie
22 - Lettonie

Juillet
01 - Italie
01 - Roumanie
10 - Suède
11 - Allemagne
23 - Autriche
26 - France
29 - Hongrie

Août
04 - Belgique

mercredi 8 juin 2011

Réunion du groupe Bilderberg en Suisse

Le très discret groupe de Bilderberg, qui rassemble une centaine de personnalités de la politique, de l'économie et de l'aristocratie, se réunit à partir du 9 juin dans la station huppée de St-Moritz dans une opacité dénoncée par les acteurs politiques helvétiques.

Bilderberg Group 2011 St Moritz
Le lieux et la date de cette réunion sont entourés par le plus grand mystère. Un porte-parole du département de la Justice et de la Sécurité du canton des Grisons a ainsi seulement confirmé que la réunion se tenait bien à St-Moritz, mais n'a pas voulu préciser l'endroit, les dates et les participants : "nous avons pris des mesures policières spéciales pour protéger des personnalités".

Opposition de la Jeunesse socialiste suisse

Le président de la Jeunesse socialiste suisse, David Roth, a affirmé que la centaine de participants se retrouvaient à partir du 7 juin et pour quatre jours dans l'hôtel cinq étoiles Suvretta de St-Moritz. Selon lui, "il y a un problème lorsque des représentants politiques et économiques se retrouvent à huis clos. Ce groupe prend des décisions importantes en catimini. Les participants ne se retrouvent pas pour boire le café mais influencer la gouvernance". Les Jeunesses socialistes prévoient de manifester le 11 juin dans la station contre cette réunion.

Pas de complot mais une autocensure réelle

Dans son livre La Vraie Histoire du Bilderberg, le journaliste d'investigation Daniel Estulin estime que ce groupe est "devenu une sorte de gouvernement mondial de l'ombre, qui décide lors de réunions annuelles comment il met en œuvre ses plans". De fait, le Bilderberg publie seulement au terme de sa réunion un bref communiqué et une liste des participants. Sur celle de l'année dernière figure le vice-président de Suez-Tractebel, Etienne Davignon, en qualité de président de cette réunion discrète.

Le président de Deutsche Bank, Joseph Ackermann, son homologue d'Axa, Henri de Castries, et le président d'Airbus, Thomas Enders, y figurent également, tout comme le PDG du Washington Post Company, Donald Graham, et la commissaire européenne chargée des nouvelles technologies, Neelie Kroes. Cette dernière, tout comme le commissaire européen à la Concurrence Joaquin Almunia devraient se rendre à St-Moritz, a-t-on confirmé à la Commission européenne.

Doris Leuthard Bilderberg Group 2011
Doris Leuthard, invitée la réunion des Bilderberg à St-Moritz.

En Suisse, la venue de la ministre de l'Environnement et de l’Énergie Doris Leuthard a été confirmée lors de la cession du parlement en réponse à une question du député UDC Dominique Baettig. "Cette réunion est totalement en contradiction avec le modèle suisse de la transparence. Des dirigeants se réunissent sans qu'on puisse savoir de quoi il en retourne", a-t-il estimé. M. Baettig a souligné qu'il ne partageait "pas du tout la théorie du complot", mais il a expliqué qu'on lui avait "fait comprendre qu'il y a une sorte d'autocensure" sur le sujet.

mardi 7 juin 2011

Aide à la Grèce : le président de l'eurogroupe menacé de mort

Information dévoilée par Euractiv.fr : lors de la réunion d’une commission du Parlement européen à Strasbourg lundi 6 juin, le Premier ministre luxembourgeois et président de l’Eurogroupe Jean-Claude Juncker a déclaré avoir reçu des menaces de mort de citoyens grecs, soumis à un plan d'austérité drastique.

Jean-Claude Juncker Grece EurozoneJean-Claude Juncker : il ne passera peut-être pas ses prochaines vacances à Athènes.

En plus des 110 milliards d’euros prêtés l’an dernier par l’UE et le FMI, la Grèce devrait recevoir une rallonge dont le montant n’a pas encore été fixé. Néanmoins, le pays devra s’astreindre à de nouvelles mesures d’austérité, ainsi qu’à une série privatisations, pour rassurer les marchés.

Jean-Claude Juncker a commenté : "Qu'est-ce qu'on peut dire aux Grecs ? C'est une bonne question que je me pose souvent, car je reçois beaucoup de courrier des Grecs. Y compris des menaces de mort [...] Plus il y a de privatisations, moins il y a de sacrifices imposés aux Grecs les plus modestes. Nous n'arriverons pas à bon port si le consensus entre forces politiques grecques ne s'établit pas."