mardi 5 juin 2012

Le PDG de Goldman Sachs accable le fraudeur Rajat Gutpa

Le PDG de Goldman Sachs, Lloyd Blankfein (qui a avoué accomplir l’œuvre de Dieu), a confirmé le 4 juin devant un tribunal de New York que l'ancien administrateur de la banque d'affaires,  Rajat Gupta, soupçonné de délit d’initié, avait pris part régulièrement à des réunions ultra confidentielles du conseil.

Lloyd Blankfein, PDG de Goldman Sachs et artisan de Dieu.

C'est la deuxième fois que le patron de Lloyd Blankfein témoigne dans l'affaire Gupta, grand nom de la finance aux États-Unis, âgé de 63 ans, d'origine indienne, accusé d'avoir transmis des informations confidentielles à son ami et partenaire en affaires, le milliardaire d'origine sri-lankaise Raj Rajaratnam qui se serait appuyé sur ces conseils pour réaliser des opérations financières. Rajaratnam est le patron fondateur du fonds d'investissement Galleon, et a été condamné le 13 octobre dernier à 11 ans de prison.

Évoquant une réunion stratégique organisée par la puissante banque à Saint Pétersbourg en Russie, Lloyd Blankfein a déclaré : "le fait que cela fasse partie de la réunion du conseil d'administration signifiait que c'était confidentiel".

La défense de Gupta affirme de son côté que le financier, qui clame son innocence, n'a jamais tiré profit des faits qui lui sont reprochés et lundi devant le tribunal son avocat, Gary Naftalis, a reproché à l'accusation de "présenter une affaire sur la base de rumeurs".

lundi 4 juin 2012

Un homme manifeste devant la Société Générale. La justice le soutient

Depuis treize jours, de 7h45 à 18h15, Bruno Boulefkhad fait le siège de la Société Générale située place de la Liberté à Lons-le-Saunier (Jura), avec une pancarte « Stop aux abus bancaires, cette banque a coulé mon entreprise en pratiquant le crédit ruineux ».

Bruno Boulefkhad devant la Société Générale.

La banque a assigné en référé ce père de famille de 48 ans, pour mettre un terme à ce « trouble manifestement illicite » qui nuit à son image. Mais dans sa décision, la juge des référés du tribunal de Lons-le-Saunier a estimé que le « caractère illicite de cette situation » n'avait pas été prouvé, « tandis que M. Boulefkhad se tient en dehors des locaux de la banque ». « Mon client se trouve sur le domaine public et il ne fait qu'exercer son droit d'occuper et son droit de s'exprimer », a estimé de son côté l'avocat du chef d'entreprise, Me Jean-Philippe Narjoz-Delatour.

« C'est de l'escroquerie ! »


Selon son avocat, deux autres procédures sur le fond opposent M. Boulefkhad à la Société générale, l'une devant le tribunal de grande instance et l'autre devant le tribunal de commerce. La société de vente de voitures d'occasion de M. Boulefkhad, Flash Auto, a en effet été placée en liquidation judiciaire début 2012. « Fin 2008, la crise automobile et la prime à la casse, qui a plombé la vente de voitures d'occasion, ont fait chuter mes ventes », a expliqué l'ancien chef d'entreprise. « La Société générale m'a obligée à transformer environ 350.000 euros d'encours bancaires (dettes) en crédits amortissables sur trois ans alors qu'elle savait que je ne pourrais pas les rembourser. Le tout en se servant des garanties bancaires de l'entreprise publique Oséo. C'est de l'escroquerie ! », estime l'homme qui se dit « à bout ».

Sources : cbanques.com et  franche-comte.france3.fr

mercredi 30 mai 2012

La Chine et le Japon se passent du dollar

Pour dynamiser leur commerce bilatéral, la Chine et le Japon ont décidé de se passer du dollar. Les deux pays vont se servir directement de leur monnaie pour faire du commerce à partir du 1er juin. Jusqu‘à présent, le yuan chinois et le yen japonais s'échangeaient via le dollar qui sert de pivot dans la détermination du taux de change. Symbole du déclin étasunien et de la montée en puissance de la Chine ? A Shanghai, le taux de change yuan/yen sera fixé chaque jour par la Banque populaire de Chine. Au Japon c’est le marché de Tokyo qui fixera cette parité.



Pékin souhaite réduire les risques liés aux fluctuations du dollar, qui a vu sa courbe faire des dents de scie. Pékin possède une bonne partie de la dette américaine en bon du Trésor, la fluctuation du dollar a entrainé des pertes pour les Chinois qui ont vu leurs échanges avec les Américains se refroidir.

Vers l'internationalisation du yuan


Pour Yao Wei, analyste en Chine pour la Société Générale à Hong Kong, "c’est un pas important vers l’internationalisation du yuan. Cet accord ouvre les portes à une conversion future de la monnaie chinoise directement dans d’autres monnaies, et cela, en plus de ce traité yen-yuan. Il y aura donc d’autres monnaies qui entreront dans cet accord à l’avenir".

Xia Yeliang, professeur d’économie à l’université de Pékin, ajoute : "la longue marche vers l’internationalisation du yuan est donc en route mais le chemin sera encore long. Malgré nos efforts, le yuan n’est pas encore une monnaie de réserve. Si nous pouvons échanger directement sans passer par le dollar avec des blocs économiques importants, cela facilitera évidemment les questions de liquidités et de dettes. Mais il a fallu beaucoup d’efforts pour arriver à ce niveau de confiance et ces efforts sont régulièrement interrompus par nos des problèmes politiques".

vendredi 25 mai 2012

Le geuro, nouvelle monnaie de la Grèce ?

Les analyses de la Deutsche Bank ont imaginé un scénario dans lequel la Grèce resterait dans la zone euro mais ne recevrait plus d'aide de l'Europe. Cela serait possible grâce à la création dans le pays d'une monnaie parallèle à l'euro : le geuro.



Celui-ci serait émis par le gouvernement grec. Semblable à des titres de dettes, il serait convertible en euros et permettrait à l'économie grecque de faire face au manque de liquidité créé par l'arrêt des aides européennes. Son cours, qui dépendrait du niveau du déficit public, serait au départ inférieur d'au moins 50% à l'euro. Utiliser pour payer les salaires et les importations, il permettrait in fine aux exportateurs grecs de réduire fortement leurs prix.La Grèce pourrait donc dévaluer sans sortir de la zone euro. L'arrivée du geuro coïnciderait également avec la mise en place d'une "bad bank" regroupant les actifs risqués des banques.

Un scénario imaginaire ?


Le journal économique conservateur Naftemporiki a commenté: "on a au départ l'impression qu'il s'agit d'un scénario imaginaire. Mais si ce scénario vient d'une banque allemande, décrivant assez précisément un abandon partiel de l'euro par la Grèce, il y a de quoi se faire du souci. Outre ce scénario, il y a des annonces quotidiennes sur les préparatifs des banques étrangères dans le cas où la Grèce quitterait l'euro, mais aussi sur les conséquences économiques que ce scénario aurait sur l'Italie, l'Espagne, le Portugal et l'ensemble de la zone euro. Le risque d'une exclusion de la zone euro est bien réel".

lundi 21 mai 2012

Le Royaume-Uni à la présidence de la BERD

Les Anglo-Saxons tiennent désormais les leviers du pouvoir à la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD). Le 18 mai, c'est en effet le candidat britannique, Sir Suma Chakrabarti, qui a été élu à la présidence de cette institution, chargée initialement d'aider les pays de l'ancien bloc soviétique à passer à l'économie de marché. Les sujets de la reine détiennent déjà les postes de direction des institutions financières, de la communication, ainsi que des risques et ressources humaines au sein de la hiérarchie de la BERD.

Sir Suma Chakrabati, nouveau Président de la BERD.

Manœuvres du Royaume-Uni pour évincer le duo franco-allemand


M. Chakrabarti, 53 ans, directeur général du ministère de la justice et ancien conseiller du premier ministre travailliste Tony Blair, a recueilli les voix de 34 gouverneurs (actionnaires) de la BERD sur les 61 votants à bulletin secret, représentant 55 % du capital. Avec 15 suffrages, soit 29 % des parts, le Français Philippe de Fontaine Vive, longtemps présenté comme favori, est arrivé en deuxième position. Il a devancé le président sortant, l'Allemand Thomas Mirow.

L'élection de M. Chakrabarti marque un tournant dans le fonctionnement de la BERD. Depuis sa fondation en 1991, l'institution avait été dirigée alternativement par les Français et les Allemands. C'est pourquoi, avec l'accord de Berlin, Paris avait proposé la candidature de M. de Fontaine Vive, vice-président de la Banque européenne d'investissement, dont le cursus répondait au profil d'une organisation dont l'essentiel des prêts va au secteur privé. Malgré un bilan globalement positif lors de son premier mandat, M. Mirow n'avait pas bénéficié du soutien de la chancelière Angela Merkel, qui appuyait le Français. A la surprise générale, le Royaume-Uni a renié un accord informel de 1991, en vertu duquel il détenait un siège à la direction de la BERD, mais laissait la présidence au duo franco-allemand.

David Cameron : thumbs up !


La redoutable machine diplomatique du Foreign Office s'est mise en branle. La priorité du premier ministre britannique, David Cameron, était d'empêcher que l'attribution du poste de président soit décidée par les seuls membres de la zone euro. Qu'importe que M. Chakrabarti ait fait l'essentiel de sa carrière dans l'aide au développement, qui n'est pas du ressort de la BERD. A écouter le Foreign Office, l'effet de la crise de la zone euro sur les pays d'intervention de cette enseigne, présente dans 29 pays d'opération, la préservation pour la BERD de la note financière maximale AAA et surtout l'extension des activités à quatre pays méditerranéens (Maroc, Égypte, Tunisie, Jordanie) nécessitaient un dirigeant d'une autre trempe que le Français. La preuve, laissaient entendre les diplomates de Sa Majesté, est que Paris envisageait de lui substituer Xavier Muscat, à l'époque secrétaire général de l’Élysée. Ce dernier a eu beau démentir la rumeur, rien n'y a fait.

Fort du support de la Pologne, qui présentait un candidat ayant peu de chance vu sa faible connaissance de l'anglais, et de la Suède, qui ne fait pas partie de la zone euro, le ministre des finances britannique, George Osborne, a empêché le Conseil européen des ministres des finances du 15 mai de choisir le candidat français. De plus, faute d'accord, la Commission européenne et la Banque centrale d'investissement, qui représentent 6 % des suffrages, ont été contraintes de s'abstenir lors du vote du 18 mai.

Mario Monti : le changement c'est maintenant !


Goldman Sachs est  de la partie, bien sûr...


Vu l'absence de candidat unique européen, les États-Unis et le Japon ont soutenu Londres. Le premier ministre italien, Mario Monti, ancien conseiller de Goldman Sachs à Londres et grand admirateur de la City, a aussi rompu la solidarité au sein de la zone euro, se ralliant aux Britanniques. Si Londres a fait une "campagne sérieuse", affichant "une diplomatie ferme", selon M. Osborne, Paris, occupée par la présidentielle, a été inaudible.

M. de Fontaine Vive n'a pu compter que sur l'appui du directeur du Trésor français, Ramon Fernandez. Entré en fonctions le 16 mai, le nouveau ministre de l'économie et des finances, Pierre Moscovici, n'a pas eu le temps de prendre ses marques pour venir en aide au candidat. Avec la présidence aux mains d'un Britannique, dont le français et l'allemand sont très "basiques" d'après sa biographie, et la première vice-présidence traditionnellement détenue par un Américain, la BERD devrait accentuer sa réorientation vers les espaces extra-européens.

Source : Le Monde

lundi 30 avril 2012

Un ex-banquier de Goldman Sachs parie sur l'Europe

C'est un banquier comme les rêve Hollywood. Avec ses chemises blanches amidonnées, ses 54 ans sportifs, son débit rapide et la maîtrise jusqu'à la dernière décimale des arcanes des bilans, Christopher Flowers incarne le financier de Wall Street guindé et sûr de lui. Or, voilà que l'ex-associé de la banque Goldman Sachs, brillamment reconverti dans le capital-investissement, a décidé de se transférer avec armes et bagages à Londres "pour parier sur l'Europe", affirme, jeudi 26 avril, le Financial Times.



"Aux yeux de M. Flowers, un spécialiste des institutions financières, le secteur bancaire européen va devoir se séparer d'actifs pour renforcer ses ratios de capitaux. Ces avoirs périphériques seront vendus au rabais " : selon Peter Hahn, professeur à la Cass Business School, le vétéran de Wall Street entend racheter bon marché des institutions financières sous-évaluées pour les redresser au forceps avant de les revendre rapidement au plus cher, en empochant la plus value.

L'intérêt que porte Chris Flowers au secteur financier européen n'est pas surprenant. Fondée en 2000, sa société J. C. Flowers & Co possède déjà une kyrielle de participations dans des organismes financiers européens de taille moyenne. Récemment, la société de "private equity" a acquis un courtier italien, une petite compagnie d'assurance belge, une banque hypothécaire allemande et une caisse immobilière britannique. Elle vise désormais les établissements non bancaires, à l'instar des compagnies d'assurance.

Le nouveau tropisme européen de ce financier rusé et ambitieux n'est pas dénué d'arrière-pensées. De mauvais placements ont pénalisé la performance de ses fonds d'investissements aux États-Unis comme dans les pays émergents. Le flux de fusions-acquisitions, son autre fonds de commerce, s'est tari. Surtout, J.C. Flowers a perdu des plumes dans la faillite, en 2011, du courtier new-yorkais MF Global, présidé par son compère et mentor, l'ancien PDG de Goldman Sachs, Jon Corzine.

Source : Le Monde

mercredi 11 avril 2012

Spéculer sur la dette française à partir du 16 avril ?

13 ans après la disparition du MATIF, le marché à terme des instruments financiers, une semaine avant les élections Française, tous les spéculateurs du monde entier pourront facilement vendre à découvert de la dette française. Facilement. A coûts bas. Et avec un effet de levier maximum.


A partir du 16 Avril, tout le monde pourra spéculer contre la dette Française

C'est une annonce qui est passée relativement inaperçue. Le 16 Avril, soit, quelle coïncidence, une semaine avant le premier tour des élections françaises, le marché des dérivés, l'Eurex, va ouvrir un contrat à terme sur les emprunts d’État français.. Qu'est ce que cela veut dire? Très simplement. Jusqu'à présent, si vous vouliez spéculer contre la dette Française, vous n'aviez que deux moyens : acheter des CDS, ces fameux contrats d'assurance contre la faillite, ou vendre à découvert des emprunts d'état Français, deux moyens destinés aux grandes institutions financières et aux gros fonds spéculatifs et qui nécessitaient de gros moyens.

Avec l'ouverture de ce contrat, ce sera plus facile

Tout le monde ou presque pourra acheter ou vendre à découvert des emprunts d’État Français. Facilement. Et en plus avec un effet de levier de 20. C'est-à-dire qu'avec 50,000 euros seulement vous pourrez vendre à découvert 1 million d'euros d'emprunts d’État Français. C'est l'arme idéale pour attaquer la France. Cela fait plus de 13 ans qu'avec la disparition du MATIF, le marché à terme des Instruments Financiers, on ne pouvait plus spéculer contre la France aussi facilement.

On va dire que c'est une simple coïncidence. Que c'est un hasard si quelques jours avant les élections Françaises, les spéculateurs du monde entier se dotent d'une arme fatale, bon marché, et à fort effet de levier pour s'attaquer à la dette Française. Il n'y a pas de complot. Rassurez-vous. Dormez tranquille. Il ne se passera rien…

Source : Monfinancier.com

vendredi 23 mars 2012

Greg Smith, Goldman Sachs et le New York Times

Voici la traduction de la tribune de Greg Smith, ex-responsable de 33 ans des produits dérivés pour l'Europe, l'Afrique et le Moyen-Orient de Goldman Sachs, qui avait écrit le 14 mars dans le New York Times une tribune assassine sur la banque. Ce qu'on savait déjà. Mais cela ne fait pas de mal d'avoir des témoignages d'employés de Goldman Sachs, une banque qui, selon Greg Smith, n'hésite pas à vendre des produits inadaptés à ses clients du moment que le profit est au rendez-vous.

greg smith goldman sachs
Greg Smith, héros tricard à vie à Wall Street.

Aujourd’hui, c’est mon dernier jour chez Goldman Sachs. Après presque 12 ans passés dans l’entreprise – d’abord comme stagiaire, l’été, tout en étudiant à Stanford, puis à New York pendant 10 ans, et maintenant à Londres – je crois que j’y ai travaillé assez longtemps pour pouvoir expliquer sa culture d’entreprise, parler de ses employés et de son identité. Et, pour être honnête, je peux dire que l’environnement de travail y est désormais toxique et destructeur comme jamais auparavant.

Pour décrire le problème dans les termes les plus simples, les intérêts du client demeurent très éloignés de la façon dont l’entreprise fonctionne et gagne de l’argent. Goldman Sachs est l’une des banques d’investissement les plus puissantes et les plus importantes au monde, mais elle est bien trop intégrée à la finance mondiale pour se permettre de continuer à agir de la sorte. L’entreprise a tellement changé depuis que je l’ai rejointe, dès la sortie de l’université, que je ne peux plus, en toute conscience, dire que je m’identifie à ce qu’elle représente.

culture entreprise
La culture d'entreprise, c'est bath !

Cela pourrait sembler surprenant à un public sceptique, mais la culture d’entreprise a toujours été une part essentielle de la réussite de Goldman Sachs. Travail en équipe, intégrité, humilité, et intérêt du client érigé en principe. La culture d’entreprise était l’ingrédient secret qui a fait de cette entreprise un haut lieu de la finance mondiale et nous a permis de gagner et conserver la confiance de nos clients durant 143 ans. Il ne s’agissait pas seulement de gagner de l’argent, ce qui ne suffirait pas à maintenir pérenne une entreprise si longtemps. Cela avait à voir avec un sentiment de fierté et de loyauté envers l’entreprise. Je suis triste, lorsque je regarde autour de moi aujourd’hui, de ne voir presque plus trace de cette culture qui m’a fait tant aimer travailler au sein cette entreprise pendant ces nombreuses années. Je n’ai plus cette fierté, ni cette loyauté.

Mais il n’en a pas toujours été ainsi. Durant plus d’une décennie, j’ai recruté et encadré les candidats tout au long de notre épuisant processus de recrutement. J’ai été choisi pour faire partie des 10 personnes (sur une entreprise en comptant de plus de 30 000) qui apparaissent sur notre clip vidéo de recrutement, lequel est diffusé sur tous les campus universitaires que nous visitons à travers le monde. En 2006, j’ai géré le programme des stages d’été de vente et de négociation à New York pour 80 étudiants du cycle supérieur, 80 étudiants sélectionnés parmi des milliers.

Je savais qu’il était temps de partir quand j’ai réalisé que je ne pouvais plus regarder les étudiants dans les yeux et ne pouvais plus leur dire que c’était l’endroit idéal pour travailler.

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Lloyd Blankfein, bientôt dans l'Enfer de la Divine Comédie de Dante.

Lorsque l’on écrira l’histoire de Goldman Sachs, on pourra indiquer que le PDG actuellement en poste, Lloyd C. Blankfein, et le président du conseil, Gary D. Cohn, ont laissé se perdre cette culture d’entreprise sous leur mandat. Je crois vraiment que ce déclin éthique de la firme représente la seule véritable menace pour sa survie à long terme.

Au cours de ma carrière, j’ai eu le privilège de conseiller deux des plus grands hedge funds de la planète, cinq des plus grands gestionnaires d’actifs des États-Unis, et trois des fonds souverains les plus importants du Moyen-Orient et d’Asie. Mes clients possèdent des actifs pour un total de plus de 1000 milliards de dollars. J’ai toujours eu beaucoup de fierté à les conseiller et à faire ce que je crois profitable pour eux, même si cela signifiait moins d’argent pour l’entreprise. Ce point de vue est de plus en plus impopulaire chez Goldman Sachs. Un autre signe qu’il était temps de partir.

Comment en sommes-nous arrivés là ? La firme a changé la façon dont elle concevait le leadership. Auparavant, le leadership c’était donner des idées, donner l’exemple et prendre les bonnes décisions. Aujourd’hui, si vous rapportez simplement assez d’argent à l’entreprise (sans que vous n’ayez tué personne), plus vous serez promu aux plus hautes responsabilités.

Désormais, quelles sont les trois façons de faire pour devenir rapidement un leader?

  1. Il faut promouvoir les « orientations » de Goldman Sachs, autrement dit, pousser ses clients à acheter des actions ou d’autres produits financiers dont nous essayons de nous débarrasser, parce qu’ils n’ont qu’un faible potentiel de rendement.
  2. “Elephants Hunt” en anglais, « La chasse aux éléphants” : convaincre ses clients – certains intelligents, d’autres moins – de négocier en Bourse ce qui rapportera le plus de profits à Goldman Sachs. Vous pouvez me trouver démodé, mais je n’aime pas vendre à mes clients un produit qui n’est pas adapté pour eux.
  3. Se trouver un poste où votre travail consiste à vendre un produit opaque, non liquide ayant un acronyme composé de trois initiales.

Aujourd’hui, beaucoup de ces directeurs n’adhèrent plus du tout à la culture Goldman Sachs. J’assiste à des réunions de vente de dérivés où pas une seule minute n’est consacrée à rechercher comment nous pouvons aider nos clients. Il s’agit essentiellement de trouver comment on peut leur soutirer plus d’argent. Si vous étiez un Martien débarquant dans une de ces réunions, vous ne pourriez pas croire que le succès d’un client ait pu faire partie du processus de réflexion.

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Muppets ("guignols") : les clients vus par les banksters de Goldman Sachs.

Ça me rend malade de voir comment on parle, sans pitié, de « gruger » les clients. Au cours des 12 derniers mois, j’ai vu cinq directeurs généraux différents, quelques fois même dans des emails internes, qualifier leurs propres clients de guignols. Même après les affaires de la SEC, Fabulous Fab, Abacus, God’s work, Carl Levin, Vampire Squid ? Pas d’humilité ? Allons, allons. L’intégrité ? Elle se désagrège. Je n’ai pas connaissance d’éventuels comportements illégaux, mais est-ce qu’on incite les clients à acheter des produits compliqués et lucratifs, alors que ce ne sont pas les produits les plus simples ou ceux correspondant à leurs objectifs ? Absolument. Chaque jour, en fait.

Ce qui me stupéfie, c’est que la haute direction passe outre une vérité fondamentale : si les clients ne vous font pas confiance, ils finiront par cesser de faire des affaires avec vous. Que vous soyez intelligent ou non ne rentre pas en ligne de compte.

Ces jours-ci, la question la plus fréquemment posée par les analystes juniors sur les dérivés est : “Combien d’argent nous sommes-nous fait sur le dos de ce client?” Cela me dérange à chaque fois que je l’entends, car c’est une réflexion qui émane des comportements observés chez leurs dirigeants et qui modèle la façon dont ces analystes juniors vont se comporter. Maintenant, projetez-vous dans 10 ans : vous n’avez pas besoin d’être un génie pour comprendre que l’analyste junior, tranquillement assis dans un coin de la salle, qui entend parler de « guignols », d’«arracher les yeux» et « faire payer » ne va pas exactement se transformer en un citoyen modèle [...]

vendredi 17 février 2012

Encore un délit d'initié chez Goldman Sachs ?

Selon le Wall Street Journal, les États-Unis ont commencé à enquêter sur un possible délit d'initié par un analyste technologique de la banque d'affaires Goldman Sachs. Selon des sources, « l'enquête concerne Henry King, un analyste très en vue parmi les investisseurs du secteur technologique à cause de ses prévisions très justes sur les entreprises ». Des clients de Goldman Sachs se sont vus dire ces dernières semaines que M. King, qui dirigeait l'équipe d'analystes de recherche de la banque à Taïwan, était en congé, à la suite d'un voyage aux États-Unis plus tôt cette année.

lloyd blankfein goldman sachs
Lloyd Blankfein, le minable PDG de Goldman Sachs.

Goldman Sachs s'est refusé à tout commentaire de même que le bureau du procureur fédéral de New York. C'est la première fois que les activités de recherche d'une grande firme de Wall Street sont directement touchées par l'enquête des autorités fédérales sur des pratiques répandues de délit d'initiés, qui dure depuis plus de quatre ans. L'enquête s'était jusqu'à présent surtout focalisée sur les relations entre fonds spéculatifs et cabinets d'experts.

Goldman Sachs avait déjà été impliquée dans l'affaire Galleon, le plus gros délit d'initié jamais mis au jour aux Etats-Unis. Le fondateur de ce fonds spéculatif, Raj Rajaratnam, est aujourd'hui en prison. Un ex-administrateur de Goldman Sachs, Rajat Gupta, est accusé de lui avoir donné des informations confidentielles. Son procès doit s'ouvrir le 9 avril.

jeudi 16 février 2012

L'économie de partage est-elle la solution à la crise ?

Le blog Tendances Eco (réflexions sur l'économie et la finance dans un monde qui change) a publié un article sur la "dé-possession" comme remède à la crise économique et écologique. Le terme de "dé-possession" est issu du nouveau cahier d'enjeux publié par la FING (Fédération Internet Nouvelle Génération), "Questions numériques 2012-2013 : le temps des ruptures ?" Ce nouveau cahier imagine sept scénarios de rupture pour imaginer l'avenir.
Logo de la FING.

Ces sept scénarios sont les suivants :
  • Posséder, c'est dépassé
  • Éducation, de l'implosion à la reconstruction
  • CDI, c'est fini !
  • Grosse fatigue numérique
  • Vers l'industrie de proximité
  • Sécessions territoriales
  • Rendez-moi mes données !

"Dé-possession" et société de partage

La FING part de ce constat : « face à une crise qui dure, une économie de survie se développe : il faut dépenser moins et générer des revenus complémentaires. Comment ? En partageant tout ce qu’on peut : sa voiture, son logement, ses outils, son bout de jardin, son temps, ses compétences… [...] Petit à petit, la dé-possession devient autre chose qu’une contrainte, un champ d’innovation. Un imaginaire du partage émerge, issu des théoriciens de la décroissance : moins de biens, plus de liens (et un impact écologique diminué) ! [...] Cette transformation qui touche tant la production que la consommation, a en revanche un effet économique paradoxal : en permettant de satisfaire de nombreux besoins à un coût moindre, elle réduit mécaniquement le PIB ».

Est-ce viable économiquement ? Lire la suite sur Tendances Eco.

lundi 30 janvier 2012

Jeffrey Sachs et le monde sans leadership moral

jeffrey sachs
Dans une tribune publiée ce matin dans Les Échos, Jeffrey Sachs, directeur de l'Institut de la Terre à Columbia et conseiller spécial du secrétaire général des Nations unies pour les objectifs du Millénaire pour le développement, souligne le fait que le monde actuel ne connaît pas seulement une crise économique mais également une crise morale. Pour Jeffrey Sachs, il manque des hommes de la trempe de Vaclav Havel... Ce n'est pas très gentil pour Nicolas Sarkozy (il voulait moraliser la finance ?) ou Barack Obama (le toutou de Wall Street et de George Soros)... Extraits :

La mort de Vaclav Havel est intervenue à l'heure où des manifestations majeures se déroulaient en Russie en protestation contre la fraude électorale ; où les violences en Égypte opposaient les activistes prodémocratie à une armée inébranlable ; où la Chine rurale se soulevait contre la corruption des fonctionnaires locaux ; et où la police aux États-Unis démantelait violemment les campements d'Occupy Wall Street. La réalité d'aujourd'hui est celle d'un monde dans lequel la richesse se traduit en pouvoir, et le pouvoir est au service de la richesse personnelle, aux dépens du pauvre et de l'environnement naturel. Alors que les puissants détruisent l'environnement, engagent des conflits armés sous de faux prétextes, fomentent des soulèvements sociaux, ils ne semblent pas prendre conscience qu'eux-mêmes et leurs enfants devront aussi payer le prix lourd. Mais, à la différence des titans de la dissidence d'hier, nous sommes dotés des instruments que constituent les médias sociaux pour diffuser des messages, surmonter l'isolement et mobiliser des millions pour soutenir les réformes et le renouveau. Aussi, et surtout, nous bénéficions de la constante inspiration que constitue la vie d'un Vaclav Havel.

lundi 23 janvier 2012

Frédéric Lordon dénonce l'oligarchie financière

Dans son intervention lors de la conférence "Leur dette, notre démocratie", organisée le 15 novembre par Mediapart et Attac, l'économiste Frédéric Lordon, auteur de Capitalisme, désir et servitude. Marx et Spinoza, dénonce l'"oligarchie autistique" qu'est le gouvernement français, ainsi que l'oligarchie financière qui détruit peu à peu le semblant de démocratie en Europe. Déjà une intervention classique.


mercredi 4 janvier 2012

Les voeux 2012 de l'analyste économique Olivier Delamarche

2011 ne finissait pas bien, 2012 commence mal. C'est du moins l'analyse que donne Olivier Delamarche, associé gérant chez Platinium Gestion et coqueluche d'Internet sur les questions économiques et financières. Et oui, la dépression économique est toujours d'actualité ; le problème de la dette n'est toujours pas réglé. Bonne année à tous !