Si la firme au lion s’écroule, ce sera la fin d’une aventure extraordinaire. En 1917, l’immigré Louis B. Mayer créait la Metro. Il produisait ses premières superproductions dès 1921. Citons pour cette époque «les Quatre cavaliers de l’Apocalypse». En 1924, la Metro fusionnait, sous l’égide de Marcus Loew avec la Goldwyn et la Mayer, une seconde société possédée par Louis B. C’était le grand début. Le triomphe mondial de Ben-Hur, en 1926, assurait son assise.
Apothéose dans les années 30 et 40
Dans les années 30 et 40, sous l’inamovible direction de Louis B., que seconda un temps le brillant Irving Thalberg, la MGM domina littéralement Hollywood avec une politique de prestige et l’habitude de prendre les plus grandes stars sous contrat exclusif. Les premières failles apparurent vers 1950 au moment du démantèlement. Une loi obligea alors les compagnies de production à se séparer de leurs salles de cinéma. Une fragilisation certaine sur le plan financier.
L’échec ruineux, en 1957, de L’arbre de vie, conçu comme un nouvel Autant en emporte le vent, creusa la seconde brèche. La compagnie dut renoncer à deux de ses spécialités: les dessins animés et les comédies musicales. Un second Ben-Hur, en 1959, la remit cependant en selle. Dès le milieu des années 60, elle n’eut cependant plus de projet artistique du tout. Impossible désormais de distinguer un produit MGM d’un autre de la Fox ou de la Warner.
Un mythe qui perdure
Ballottée, indéfiniment rachetée par un nabab, puis par une autre, la compagnie a longtemps valu par son catalogue ancien. Il s’agit aujourd’hui d’une coquille à peu près vide. Mais le mythe reste là, avec son lion rugissant et son inscription latine. Ars Gratia Artis. Tout un programme…
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