Le 13 septembre, Les Échos ont publié les confessions intimes de Henry Kravis, co-dirigeant du fonds d'investissement américain KKR, introduit à la Bourse de New York en juillet dernier. Selon lui, la crise financière a changé Wall Street... mais il défend toujours mordicus la Bourse... Extraits :
Michael Douglas et Henry Kravis : ils doivent tous les deux une partie de leur carrière à Wall Street.
Qui est responsable de cette situation ?
Il y en a beaucoup car les racines de cette crise sont à chercher loin dans le passé. Les gouvernements successifs, aussi bien démocrates que républicains, ont poussé leurs concitoyens à devenir propriétaires de leur maison. Mais on ne peut y parvenir qu’en facilitant de plus en plus l’accès au crédit à des populations de plus en plus fragiles, ce qui s’est fait depuis les années 1990. De leur côté, les agences de notation n’ont pas fait attention à la qualité des contreparties aux crédits. Enfin, les banques bien sûr, qui se sont engouffrées dans la brèche en créant des produits de titrisation de plus en plus complexes et opaques vendus dans le monde entier, en jouant sur leur bilan et qui n’ont pas contrôlé les garanties de prêts.
Diriez-vous que la crise a changé Wall Street ?
Absolument. On a assisté à un retour aux fondamentaux. C’est-à-dire à une vision plus long terme. Et cela nous va très bien. Cette évolution se traduit notamment dans les modes de paiement des bonus. La part du cash a été réduite au profit des actions. Mais même s’il est de bon ton de critiquer Wall Street aujourd’hui, il ne faut pas oublier que l’existence d’un marché des capitaux actif, profond et innovant est l’un des principaux facteurs d’explication de la puissance économique américaine. Le financement de l’économie ne peut pas reposer sur les seules banques. C’est insuffisant.
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