jeudi 17 novembre 2011

La franc-maçonnerie européenne de Goldman Sachs par Marc Roche

Marc Roche, auteur de "La Banque - comment Goldman Sachs dirige le monde" (2010) et "Le capitalisme hors-la-loi" (2011) a publié le 16 novembre dans Le Monde un article sur le putsch européen de Goldman Sachs, symbole du banksterisme et de la voyoucratie de l'hyperfinance. En effet, le nouveau président de la Banque centrale européenne Mario Draghi, le président désigné du conseil italien Mario Monti et le nouveau Premier ministre grec Loucas Papademos sont les figures totémiques de ce maillage serré. Sans compter, Otmar Issing, ex-membre du directoire de la Bundesbank et ancien économiste en chef de la BCE ; et l'Irlandais Peter Sutherland, un administrateur de Goldman Sachs International, qui a participé en coulisses au sauvetage de l'Irlande. Extraits :

Mario Draghi
Mario Draghi, nouveau président de la BCE.

Histoire de la conquête européenne de Goldman Sachs
Un petit retour en arrière s'impose à ce stade. C'est à Londres que l'aventure européenne de GS a commencé dans la foulée du " Big Bang " de 1986, la libéralisation totale de la City. Goldman Sachs International, la première filière à l'étranger, voit le jour. Les premiers conseillers pays non américains sont recrutés. Ces missi dominici doivent se servir de leur carnet d'adresses pour faire connaître la banque, qui est à l'époque un partenariat de taille moyenne sur le continent, l'informer des us et coutumes de la vie des affaires et de la situation politique.

A la fin des années 1980, le groupe s'étend au reste de l'Europe, en particulier en France, en Italie et en Allemagne. Dans l'Hexagone, Jacques Mayoux, ancien président de la Société générale qui fut également le patron du groupe sidérurgique Sacilor, est nommé vice-président de Goldman Sachs Europe. En 2004, Charles de Croisset, ancien patron du Crédit Commercial de France (CCF), lui succède.

Bon nombre de ces nominations ont été supervisées par l'ancien commissaire européen Peter Sutherland. L'Irlandais sait renvoyer l'ascenseur. Ainsi, en mai 2010, il a coopté Mario Monti pour le remplacer à la présidence européenne de la Trilatérale, un des plus prestigieux cénacles de l'élite internationale.

1 commentaire:

  1. Dans un article du NYTimes, précédant de deux jours celui du Monde, en Octobre, rapporte ce propros de Pascal Canfin, l'eurodéputé qui l'avait interrogé:

    [L]a question est : a t-il menti au parlement [européen qui a approuvé sa nomination]?

    Comment se fait-il que cette question reste en suspens? A défaut de savoir y répondre, nous tâcherons de la mettre en perspective, par analogie avec le parjure supposé du président de Goldman Sachs, dans sa déposition au congrès américain. Nous profiterons de l'occasion pour mieux faire connaître le dossier, et corriger une erreur de date, anodine seulement en apparence, qui s'est glissée dans un article de Marc Roche, et qui a refait surface à l'identique dans un nouvel article. Nous évoquerons aussi des propositions concrètes, que l'on devrait attendre des acteurs de la vie publique, afin de sortir de l'impasse.

    La suite dans Julien S.

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