Paul Goldschmidt, ancien administrateur de Goldman Sachs International et ancien directeur à la Commission européenne (un bon mélange des genres qui témoigne de l'influence de Goldman Sachs sur les pouvoirs publics internationaux - à ce propos, il faut se souvenir que le FMI a dernièrement nommé à la tête de son département Europe l'ancien dirigeant de Goldman Sachs, Antonio Borges, actuel prétendant à la direction de la Banque Centrale Européenne)... Paul Goldschmidt, donc, a publié sur le site de l'Institut Thomas More une tribune intitulée : "Le Conseil Européen du 25 mars a dégoupillé la grenade qui pourrait faire éclater l’Union Monétaire et... l’Union tout court !" Paul Goldschmidt a un sacré sens de la formule ! Et n'hésite pas à critiquer (ou)vertement le Conseil Européen. Morceaux Choisis :
Des liens entre la crise bancaire de 2008 et la crise des dettes souveraines de 2010
Sur le plan économique et financier, la faiblesse de la position du Conseil réside essentiellement dans son refus de confronter bille en tête la corrélation entre la crise bancaire de 2008 et celle de la dette souveraine de 2010.
En effet, l’ensemble des mesures proposées par le Conseil Européen concernant le « Semestre Européen », le renforcement du « Pacte de Stabilité et de Croissance » et le « Pacte pour l’Euro », traduisent la volonté de faire peser sur des mesures d’austérité fiscales et budgétaires l’essentiel des efforts à fournir pour limiter l’endettement et assurer la solvabilité des emprunteurs souverains de l’UEM.
Or, une grande partie de la dette accumulée par certains pays résulte directement de l’engagement d’octobre 2008 visant à éviter toute défaillance d’une banque de l’UE en général et de la zone Euro en particulier. Ainsi les Gouvernements allemand, français, espagnol belge, hollandais, irlandais, anglais etc. ont « secouru » leurs banques en s’endettant considérablement tout en évitant ainsi une crise systémique du marché financier global. Malgré ces interventions massives, le secteur bancaire européen reste extrêmement fragile à cause des risques accumulés vis-à-vis d’emprunteurs souverains surendettés et de prêts octroyés à leurs banques.
Vers la noyade de l'Union Européenne
Après 60 ans, l’UE se trouve au milieu du gué et doit choisir entre trois possibilités : soit elle avance et atteint progressivement l’autre rive parachevant le processus de « fédéralisation », soit elle abandonne le projet et essaye de sortir de l’eau avec le moins de dégâts possibles, soit elle s’acharne à lutter à contre courant et se noie ! Ce n’est qu’avec la volonté politique sans faille d’atteindre l’autre rive que les mesures décidées par le Conseil ont une chance d’être acceptables à l’opinion publique européenne. Les indications pointent malheureusement, par défaut, vers la troisième option.
Lire la tribune intégrale de Paul Goldschmidt : "Le Conseil Européen du 25 mars a dégoupillé la grenade qui pourrait faire éclater l’Union Monétaire et... l’Union tout court !"
Voir également :
- La conférence de presse de Nicolas Sarkozy à l'issue du dîner de travail du Conseil Européen (vidéo) et (retranscription)
- Le rapport de conclusion du Conseil Européen des 24 et 25 mars 2011 (35 pages)